Des véhicules, estimés à une centaine, en provenance de la partie Grand-Nord de la province du Nord-Kivu sont bloqués depuis plus d la une semaine maintenant dans la commune de Kanyabayonga, à la limite entre les territoires de Lubero et Rutshuru. Ces véhicules transportant des marchandises et des personnes peinent à relier la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu suite à la suspension des trafics sur la route provinciale Kibirizi-Nyanzale-Kitshanga-Mweso, occupée par les rebelles du M23/RDF au niveau de Kitshanga depuis le 26 janvier dernier.
Selon la société civile de Kanyabayonga, les dizaines de passagers au bord de ces véhicules endurent des conditions de vie délétère dans cette entité. Cette structure citoyenne s’inquiète de la dégradation continue du climat sécuritaire dans les territoires de Rutshuru et Masisi où les affrontements continuent entre l’armée régulière et les rebelles du M23 soutenus en hommes et en munitions par l’armée rwandaise, (RDF).
« Ça fait environ deux semaines que les véhicules sont là stationnés, les passagers qui sont en train de souffrir car abandonnés à leurs tristes sort. On ne sait plus comprendre, on pensait que c’est une situation qui va prendre fin dans un laps de temps, mais nous constatons que les champs sont en train de souffrir dans la cité« , déplore Daniel Muhindo Sengemoja président des forces vives de Kanyabayonga.
La société civile plaide pour l’implication urgente du gouvernement central en vue du rétablissement des trafics sur cette piste secondaire ainsi que sur la nationale numéro 2 également occupée par le M23/RDF au niveau de Kiwanja et Rutshuru-centre.
Au-delà des routes coupées, plusieurs familles en territoire de Rutshuru ont été contraintes au déplacement depuis la résurgence du Mouvement du 23 mars, (M23) en fin 2021. Depuis lors, le territoire de Rutshuru demeure dans un drame humanitaire, plusieurs localités sous contrôle de cette rébellion soutenue par le Rwanda.
Les combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et ce mouvement qualifié de « terroriste » par le gouvernement congolais ont embrasé deux autres territoires de la partie dite Petit-Nord du Nord-Kivu. Il s’agit des territoires de Nyiragongo et Masisi. Cette crise sécuritaire est à la base de l’isolement de la ville de Goma du reste de la province. C’est avec notamment la coupure de la route nationale numéro 2 et la piste secondaire Kibirizi-Nyanzale-Kitshanga-Mweso. La cité de Kitshanga dans le territoire de Masisi, principal centre de ravitaillement de la ville de Goma en divers produits vivriers et agricoles est tombée entre les mains de ces rebelles depuis le 26 janvier dernier.
Didy Vitava