Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont révélé, samedi 1er avril 2023, qu’un homme politique de la ville de Butembo (Nord-Kivu) appui « les résidus » du groupe Maï-Maï Baraka. Cette faction Maï-Maï est accusée par l’armée d’être à la base de plusieurs cas d’insécurité en ville de Butembo et ses environs.
C’est le porte-parole des FARDC dans le secteur opérationnel Sokola I Grand-Nord-Kivu qui a fait cette révélation, après un affrontement entre les forces régulières et un groupe de miliciens la matinée de samedi, dans la localité de Kyambogho, à la sortie Sud de la ville de Butembo, dans le territoire de Lubero. Il n’a pas, cependant, dévoilé les identités de cet homme politique.
Selon le capitaine Antony Mwalushayi, les quelques éléments restant de cette milice, en voie de neutralisation totale ont repris des attaques contre la population civile et les positions militaires faiblement tenues. Il déclare que ces mêmes miliciens sont auteurs des attaques contre les bureaux d’enrôlement des électeurs.
« Rappelons que depuis quelques jours, certains résidus du mouvement Baraka, appuyés par un homme politique de Butembo, ont repris le goût de s’attaquer à la population civile, aux bureaux d’enrôlement des électeurs et aussi aux positions militaires faiblement tenues« , a écrit Antony Mwalushayi, samedi 1er avril.
L’armée, toujours plaintive…
Au lendemain de cette communication de l’armée, la coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu a exprimé son regret de voir l’armée continuer à se plaindre plutôt que de faire des actions de défense.
Pour le premier vice-président de cette structure citoyenne, en cette période exceptionnelle où un plein pouvoir est donné à l’armée dans le cadre de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri, il ne vaut plus la peine à cette armée de se plaindre, « elle devrait plutôt agir ».
« Mais je voudrais rappeler que nous sommes en période de l’état de siège, et selon l’ordonnance du chef de l’État instituant l’état de siège, pendant cette période aucun député n’a plus des humanités dans cet espace. Et que donc, s’il y a un acteur politique qui entretient une milice, l’armée ne doit pas s’arrêter à le citer dans les médias, elle doit l’arrêter, le traduire en justice pour qu’il réponde de ses actes. Il ne suffit pas d’alléger des faits, encore faut-il qu’on arrive à les prouver. La personne si réellement elle est impliquée dans ce genre d’action en tout cas elle doit répondre devant la justice « , a déclaré Edgard Katembo Mateso.
Et de renchérir :
« L’urgence serait d’intervenir et d’arrêter tous ceux qui peuvent être suspectés être de mèche avec ceux qui déstabilisent la zone. Et à ce moment là, on aurait appris que la personne est déjà arrêtée, et que l’on constate que c’est un acteur politique, et devant la justice on constate qu’il est en train de comparaître. L’armée ne devrait pas s’arreter à des simples déclaration « .
Des risques d’obstruction de la procédure judiciaire…!
Au même moment, cet acteur de la société civile pense qu’en dénonçant sans agir, l’armée favorise « la brouille des pistes en défaveur de la justice et des outils de sécurité ». Il démontre également que cette déclaration peut entraîner les sympathisants de cet acteur politique dans une « aversion contre l’armée ». Edgard Katembo Mateso redoute que cela alimente une crise dans la collaboration civilo-militaire.
« S’il est vrai qu’il y a un acteur politique qui est impliqué et qu’il constate que l’armée le sait, mais qu’on ne l’a pas encore arrêté, d’abord il va se mettre à l’abri mais aussi il peut brouiller les pistes, cela ne permettra plus à l’armée d’être efficace. Mais aussi, les gens qui soutiennent une telle personne peuvent avoir une grande aversion contre l’armée et ça va couper le mariage civilo-militaire et ça veut créer encore d’autres tensions qui pouvaient peut-être être maîtrisées et régler si on pouvant attraper la personne concernée et la présenter devant la justice « , a-t-il fait observer.
Depuis quelques mois, la ville de Butembo précisément dans sa partie Nord connait une accalmie. En fin 2022, des miliciens présumés Maï-Maï dont ceux identités par l’armée comme de la faction Baraka ont traîné cette région dans une insécurité grandissante, caractérisée notamment par des attaques ciblées contre les éléments des forces de l’ordre et de sécurité. A celà s’ajoute des attaques contre les différentes positions de l’armée.
Didy Vitava