Le porte parole des Forces armées de la République Démocratique du Congo, (FARDC), dans le secteur opérationnel Sokola I Grand-Nord-Kivu, le capitaine Anthony Mwalushayi a enfin, mardi 6 décembre, levé l’équivoque autour de l’identité du chef de la milice Maï-Maï Baraka. C’est faux, le chef milicien qui se nomme « Baraka » qui trouble le climat sécuritaire autour de la ville de Butembo, (Nord-Kivu), n’est pas le fils du feu Lolwako, Grand chef Maï-Maï de son vivant et très reconnu au sein de la communauté locale.
Selon le porte-parole des FARDC, des jeunes épris de mauvaise foi et auteurs des troubles sécuritaires se font passer pour « Baraka ». Il l’a déclaré après qu’un milicien Maï-Maï, se nommant « Baraka » a été maîtrisé le weekend dernier par les services spécialisés en ville de Butembo.
« […] Le Baraka qu’on a arrêté n’est pas le Baraka qui conduit actuellement le mouvement Baraka, parce que le mouvement Baraka porte le nom du fils du créateur de ce mouvement. D’ailleurs ce fils, géniteur du feu Lolwako est ici à Beni, et il a présenté ses examens d’État l’édition passée », a-t-il affirmé.
Le capitaine Anthony Mwalushayi lance ainsi un avertissement sévère à tous les jeunes qui se cachent derrière le nom Baraka pour traumatiser et insécuriser la population et semer des troubles dans la ville de Butembo. « Nous allons les arrêter tous, que ça soit le vrai Baraka, que ça soit le faux Baraka, on s’en fou, nous nous menons les opérations, nous allons les arrêter« , a-t-il prévenu.
Entre-temps, cet officier des FARDC a annoncé l’arrestation de l’un de présumés miliciens Baraka, auteurs des menaces et des messages d’intimidation contre l’armée, véhiculés dans les régions à travers des enregistrements audios.
Début septembre dernier, le ministre congolais de l’Enseignement supérieur et universitaire avait, dans un meeting populaire demandé à la population de Butembo d’éviter toute forme de collaboration avec des groupes armés actifs dans les environs de la ville.
Muhindo Nzangi Butondo exprimait ainsi la crainte de voir des personnes malintentionnées se servir des noms des dignes fils de la région afin d’entraîner la population dans des actes d’incivisme, notamment des attaques contre les militaires pour que la ville sombre dans un environnement défavorable aux affaires, (commerces, ndlr). Il avait à l’occasion découragé la justice populaire, présentant cette pratique comme un autre jeu de l’ennemi visant à ternir l’image des Nande, gâter leur réputation et les opposer aux autres communautés de la province.
Pendant ce temps, des appels à la désolidarisation des groupes armés s’accentuent dans l’espace Grand-Nord où sévit une prolifération des groupes armés. Des acteurs sociopolitiques s’activent dans la conscientisation de la jeunesse à se mettre à se préserver de toute collaboration avec des détenteurs illégaux d’armes. Entre-temps, des attaques contre les positions des Forces armées de la République Démocratique du Congo, (FARDC), se multiplient en ville de Butembo. D’autres éléments de l’armée sont victimes des cas de justice populaire et d’incursions nocturnes menées par des inconnus armés.
Néanmoins, le 27 octobre dernier, le porte-parole des FARDC dans le secteur opérationnel Sokola I avait déclaré que l’escalade des appels à l’autodéfense lancés par les leaders de cette partie du Nord-Kivu servaient de soubassement pour nombreux jeunes à intégrer les groupes armés locaux. Ces appels se faisaient suivre d’une campagne de diabolisation des éléments de l’armée, la Police et des agents de renseignement, dénonçait l’armée dans sa dépêche parvenue à RTPA.CD, au lendemain de l’assassinat du chef de poste de l’Agence nationale de renseignement, (ANR), dans la localité de Kahondo, en groupement Isale-Vuhovi, dans la chefferie des Bashu, en territoire de Beni.
Didy Vitava