Le mercredi 29 novembre 2023 a marqué, une année jour pour jour depuis le massacre des populations civiles par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) dans les localités de Kishishe et Bambo, dans la chefferie de Bwito en territoire de Rutshuru, (Nord-Kivu), dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Une année après ces odieux massacres, les auteurs demeurent dans une impunité totale. Et, malheureusement, les différentes enquêtes annoncées quant à ce, restent sans suite. Un notable de la chefferie de Bwito décrie cette situation. Il dénonce la passivité du gouvernement congolais face à crime grave.
« En tout cas nous regrettons beaucoup parce que ça fait déjà une année jour pour jour que le M23/RDF avait massacré la population de Kishishe. Depuis lors, le gouvernement n’a jamais diligenté des enquêtes dans cette entité. Nous n’avons que les résultats des enquêtes menées par la MONUSCO« , a déclaré Isaac Kibira.
Il déplore, par ailleurs, que le gouvernement congolais n’ait fourni aucun effort de mener des enquêtes sérieuses sur ces massacres au moment où la zone de Kishishe restait sous contrôle des forces régulières congolaises.
Pour le notable Isaac Kibira, il est temps que le gouvernement congolais comprenne la nécessité de soulager la peine des populations victimes de ce carnage par une justice réparatrice.
« Ce que nous demandons est que le gouvernement emboite le pas. Depuis que le M23 avait abandonné cette agglomération le 28 mars 2023, le gouvernement pendant cette période pouvait diligenter des enquêtes parce que s’étaient les FARDC qui contrôlaient la zone. Malheureusement, le 13 novembre de cette année (2023, ndlr) nous avons encore perdu le contrôle de cette agglomération« .
Contexte
Entre le 29 et 30 novembre 2022, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) soutenus par les Forces de défense du Rwanda, (RDF), avaient tué plusieurs habitants de Kishishe et Bambo.
Selon les résultats des enquêtes préliminaires menées par la Mission de l’organisation des Nations-Unies pour la stabilisation au Congo, (MONUSCO), et le Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme, (BCNUDH), rendus publics le 8 décembre 2022, au moins 131 civils, dont 102 hommes, 17 femmes et 12 enfants avaient été sauvagement tués à Kishishe et Bambo par les rebelles du M23/RDF. Les enquêteurs révèlent que les rebelles auraient d’eux-mêmes enterrés les corps des victimes dans le but d’effacer les preuves.
Dans son rapport du 7 février 2023, le Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) avait révélé qu’au moins 171 civils avaient été massacrés par les rebelles du M23/RDF dans la région de Kishishe. Des chiffres livrés après sa deuxième mission d’enquête à Nyanzale, entité située dans les encablures de Kishishe et Bambo. La notabilité de Rutshuru, quant à elle, avançait un bilan d’au moins 200 personnes massacrées par les rebelles.
Les enquêteurs rapportent que ces violences avaient été commises dans le cadre d’une campagne de meurtres, de viols, d’enlèvement et de pillages contre les deux entités, (Kishishe et Bambo), en représailles à des affrontements entre le M23/RDF et une coalition de groupes armés dont des miliciens Maï-Maï de la faction Mazembe, Nyatura-CMC et des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, (FDLR-FOCA). Ils rapportent que les rebelles ont brisé des portes de maisons, brûlé d’autres et tirés sans merci sur des civils sans défense.
La Rédaction