Plusieurs femmes et jeunes filles déplacées de guerre sont exposées à l’exploitation sexuelle faute des moyens de survie dans leurs milieux de refuge. Cette situation fait suite aux conditions de vie on ne peut plus difficiles qu’elles endurent dans les territoires de Rutshuru, Masisi et dans une partie de Nyiragongo, (Nord-Kivu), sous menace de la rébellion du Mouvement du 23 Mars, (M23), soutenue par l’armée rwandaise.
Cette situation préoccupe la Dynamique des femmes juristes (DFJ), une structure de défense des droits de la femme active au Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC. Madame Hortense Kalamata, agent terrain au sein de l’antenne de la DFJ à Rutshuru a rapporté, lundi 4 mars, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’exploitation sexuelle, que les femmes et filles victimes de la guerre menée par le M23 sont exposées à cette exploitation sexuelle dans des camps des déplacés et, même dans des localités et villages, où des autochtones se servent de leur vulnérabilité pour abuser d’elles.
Elle plaide pour la restauration de la paix dans cette partie du Nord-Kivu afin de mettre fin à ces pratiques humiliantes contre la femme.
« Pour que la femme puisse se sentir aisée dans ses droits, il faudrait que notre gouvernement rétablisse la paix, qu’il récupère les zones occupées par les rebelles, pour les femmes et les jeunes filles puissent retourner dans leurs milieux et puissent vaquer librement à leurs occupations en toute sécurité« , plaide-t-elle.
Et d’ajouter :
» Quand la femme est en déplacement, elle ne sait pas se prendre en charge. Elle a tout abandonné et ses champs, les jeunes filles ne vont plus à l’école et se livrent aux pratiques sexuelles. Si le gouvernement rétablit la paix, la femme et la jeune fille vont rentrer chez elles et vaquer à leurs occupations comme avant. Elles sont exposées à l’exploitation sexuelle dans des camps des déplacés et dans des villages où elles se déplacent. Elles n’ont rien pour leur survie, même pour leurs besoins physiologiques« .
Il sied de préciser que la Dynamique des femmes juristes (DFJ) est une organisation de défense des droits de la femme dont le siège social est situé en ville de Goma. Elle intervient dans l’accompagnement juridique des femmes et jeunes filles, victimes des violences sexuelles et celles basées sur le genre.
Rédaction