Le rire, expression d’un sentiment de gaieté, d’allégresse ou de jubilation, peut aussi traduire une situation de trouble mental. Il s’agit là d’un rire « pathologique » qui nécessite une assistance et un accompagnement des spécialistes en santé mentale.
Le psychologue Kambale Tamuwite Jérôme dit Tamos, attire l’attention de la communauté sur ce facteur de risque de maladie mentale. Il explique que ce rire peut être observé chez les victimes des évènements douloureux, dont des deuils.
« On peut avoir de rire pathologique. C’est observé plus dans les maladies mentales que nous appelons trouble bipolaire, c’est-à-dire, pendant que la personne a perdu son être cher, ou elle a perdu un objet cher, elle a été victime de tel ou tel autre événement douloureux, il peut arriver que le cerveau créé un désordre chez la personne, en cherchant des mécanismes de défense. C’est pourquoi il n’est pas surprenant de trouver une personne qui a perdu son mari, son enfant, son être cher en train de rire, de faire trop de bavardage au lieu de lieu de deuil alors que c’est elle la victime. Et dans ce cas, il s’agit de rire pathologique qui nécessite toujours la prise en charge psychosociale », explique-t-il.
Par ailleurs, le psychologue Kambale Tamuwite Jérôme, déconseille la solitude, en cas de détresse. Il parle d’une attitude susceptible d’augmenter les risques de la dépression.
« Et avec la situation d’insécurité que nous sommes en train de traverser à l’Est du pays, exactement on a pas le temps de rire, mais nous encourageons la population à éviter la solitude et, à fréquenter les différentes cérémonies. Lorsque vous trouvez une invitation pour la célébration du mariage, pour le baptême, il faut être là. Même en cas de situation de malheur il faut être avec les autres », a-t-il précisé dans un entretien avec la rédaction de RTPA.CD, mardi 7 mai, à l’occasion de la journée mondiale du rire.
Il sied de noter que le psychologue Kambale Tamuwite Jérôme (Tamos) œuvre au Centre d’accompagnement psychosocial CAP-Salama, dans la localité de Musimba, en territoire de Lubero, (Nord-Kivu). De 2020 à 2023, les responsables de ce centre disent avoir pris en charge plus 3 900 cas de maladies mentales.
Didy Vitava