Dans la Sous-division de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, (EPST), d’Oicha dans le territoire de Beni, (Nord-Kivu), la problématique de l’apprentissage et de l’assimilation du « Kiswahili » persiste. Dans son Travail de fin de cycle, (TFC), défendu en décembre dernier à l’Université d’Oïcha, (UNIO), en faculté de Psychologie et sciences de l’éducation, département « d’Orientation de l’administration et inspection scolaire, James Katembo Vuyo, affirme que cette situation est plus liée notamment à la « non maîtrise des langues nationales dont le Kiswahili » par nombreux enseignants au degré terminal du primaire, ainsi qu’à « l’insuffisance des manuels appropriés au programme national » d’enseignement de cette langue.
Selon ce chercheur, sur un échantillon de plus de mille (1.000) écoliers, seuls 150 ont satisfait au test du parlé et de la rédaction en Kiswahili. Il estime que la problématique de l’apprentissage des langues nationales, dont particulièrement le Kiswahili mérite une attention particulière en milieux scolaires.
« Nous avons mené cette recherche après avoir constaté que la plupart d’élèves sort du primaire sans pour autant maîtriser le Kiswahili. Nous l’avons constaté sur terrain, sur 1.154 élèves testés, seulement 150 personnes ont réussi notre test. Et après le constat sur terrain, nous avons remarqué que les enseignants ne maîtrisent pas le Kiswahili, ils élaborent mal les prévisions des matières, parfois ils échappent aux leçons de Kiswahili et c’est comme ça que les enfants ne maîtrisent pas cette langue à l’issue de leur cycle primaire », a-t-il expliqué.
En vue de relever ce défi au sein de l’enseignement primaire, ce jeune chercheur préconise l’organisation régulière des séances d’encadrement et de recyclage des enseignants sur la méthodologie d’enseignement des langues. Il recommande également que les écoles soient dotées des manuels appropriés à cette discipline, tout en estimant que les inspecteurs accrédités devraient de leur part s’investir dans le renforcement des capacités des enseignants du primaire, ce, à tous les niveaux.
« Nous avons proposé que les enseignants soient formés. Il faudra que les inspecteurs descendent sur terrain pour former les enseignants afin que ceux-ci n’aient pas peur d’enseigner le Kiswahili, parce que ils ont peur et ils esquivent parfois les leçons de Kiswahili. Ils n’ont pas aussi des manuels prévus uniquement pour le Kiswahili », a-t-il poursuivi.
Le chercheur encourage néanmoins les enseignants à approfondir les recherches sur l’enseignement du Kiswahili, en attendant leur dotation des manuels appropriés. Il exhorte également les apprenants à faire preuve d’intérêt dans l’apprentissage des langues nationales, dont le Kiswahili.
Il sied de noter qu’au-delà du Swahili, l’enseignement de la langue maternelle fait également un casse-tête au primaire. Nombreux enseignants, faute de maîtrise de cette langue, peinent à l’enseigner.
Didy Vitava