Le député provincial Prince Kihangi Kyamwami a, exprimé ce lundi 20 mars 2023 sa crainte de voir la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) sombrer dans un avenir politique chaotique. Et ce, faute de « concorde » dans l’organisation des opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs qui, se déroulent en province dans un contexte d’insécurité et crise humanitaire. L’élu de Walikale s’inscrit ainsi en faux, contre la décision de la CENI, accordant 15 jours supplémentaires aux requérants des cartes d’électeurs pour s’enrôler. Pour lui, cette prorogation n’a tenue, ni compte « du contexte, ni des réalités provinciales ou préoccupations soulevées et besoins exprimés par les électeurs du Nord-Kivu.
Dans sa communication écrite signée ce lundi 20 mars en ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, Prince Kihangi Kyamwami déclare que le processus de révision du fichier électoral en cours dans la troisième aire opérationnelle (AO3) depuis le 16 février dernier est loin de rassurer. Selon cet élu du peuple, il est difficile de se convaincre qu’en quinze (15) jours, la CENI saura enrôler 78% d’électeurs pendant qu’en un (1) mois, seuls 22% ont été enrôlés. Il redoute la réduction des sièges pour le Nord-Kivu au sein de l’Assemblée nationale.
« En effet, le processus d’identification et d’enrôlement des électeurs enclenché le 16 février 2023 ost loin de rassurer. Nous devons nous y atteler sérieusement et à temps, car le risque devient sérieux de voir le nombre de sièges de la province du Nord-Kiyu être réduit à moitié à l’Assemblée nationale. Tenez, si dans une période de 30 jours on enrôle 22% d’électeurs attendus, 15 jours suffiront-ils pour enrôler 78% restants ? Et, si 48 députés ne pouvaient, facilement, faire voter certaines décisions en faveur de la province, à combien plus forte raison lorsqu’ils seront à 24 ? « , écrit-il.
L’élu du territoire de Walikale rapporte, par ailleurs, de nombreuses irrégularités dans l’organisation de ces opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs. Des irrégularités entraînant des incidences directes sur le déroulement de la RFE (Révision du fichier électoral). Il parle, notamment, du mauvais traitement des agents temporaires de la CENI qui favorise le monnayage des opérations d’enrôlement, le découragement de certains requérants, de multiples pannes régulières des machines en plus du nombre réduit des centres d’inscription des électeurs. A cela, s’ajoute l’accès limité des requérants des milieux ruraux aux centres d’enrôlement suite à de longues distances à parcourir, dans un contexte sécuritaire tendu.
Au regard de cette situation, le député provincial Prince Kihangi Kyamwami urge la nécessité de la convocation d’un cadre « d’échanges multi-acteurs et leaders locaux » afin d’évaluer la première phase d’enrôlement des électeurs, et de mettre en place des dispositions requises, qui seront partagées à la CENI dans le but de préserver la province de cette précipitation au gouffre. Ce cadre d’échanges, note le député en congé, devrait accueillir des acteurs politiques, de la société civile, des responsables religieux, des organisations féminines et des mouvements des jeunes.
Pour l’instant, Prince Kihangi Kyamwami invite tous les acteurs sociopolitiques de la province à s’approprier le processus d’enrôlement et d’identification des électeurs en cours, et ce, en mettant de côté leurs obédiences politiques. « Les conséquences d’un processus d’enrôlement raté nous affecteront tous et affecteront toute la province », mentionne-t-il.
Didy Vitava