Le député national Saidi Balikwisha Émile s’est entretenu ce vendredi 5 juillet avec différentes couches de la population de la ville de Butembo (Nord-Kivu). Au cours de cet échange qui a eu lieu dans la salle SYPA, l’élu du territoire de Beni a encouragé toute la population à la résistance contre l’agresseur. Mais, une résistance non violente, encadrée et organisée.
Pour Saidi Balikwisha Émile, il est impérieux que la population adopte une attitude non violente dans sa résistance contre l’agresseur qui veut à tout prix occupé ses terres. Le député a également interpellé la population sur l’extrême urgence d’éviter d’assimiler toute personne qui ne s’exprime pas en langue locale comme un membre du M23/RDF ou de l’ADF. Il redoute que cette pratique compromette la concorde sociale.
« La résistance est une bonne chose, je suis moi-même d’accord avec la résistance. Mais, il faut bien organiser la résistance et au besoin mettre en place des comités d’encadrement pour éviter les dérapages comme la justice populaire. Aussi, nous devons savoir que tout le monde qui ne parle pas Kinande ou Kiswahili n’appartient pas au M23 ou à l’ADF. Nous avons besoin de l’appui des autres pour vaincre cette guerre. Nous seuls, nous ne pouvons mettre fin à cette guerre. Toutes les communautés sont représentées au sein des Wazalendo qui combattent aux côtés des FARDC. Les Nande, les Hunde, les Nyanga, et les autres communautés sont là. Il faut l’implication de toutes les communautés pour vaincre cette guerre. Alors, si nous voulons faire du Kinande ou du Kiswahili le critère pour identifier les ennemis, là nous risquons de créer un autre problème. En tout cas, lorsque vous arrêtez quelq’un, il faut le conduire auprès des services de sécurité pour qu’ils se chargent de lui, mais pas tuer tout le monde que vous trouvez suspect ou que vous n’identifiez pas. Quelqu’un qui n’a pas le visage (la morphologie, ndlr) des bantous n’est pas non plus ennemi », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le député national Saidi Balikwisha Émile a conscientisé la jeunesse et toute la population sur la nécessité de mener la résistance dans la franche collaboration avec les services de sécurité.
« La résistance doit être menée dans la franche collaboration avec les services de sécurité que nous accompagnons dans la lutte pour la paix. Nous sommes des civils, ce qu’il nous faut, c’est travailler de concert avec les forces de sécurité », a déclaré le député Saidi Balikwisha, au cours de son échange avec la population.
Après l’échange de ce vendredi en ville de Butembo, le député national Saidi Balikwisha Émile promet d’organiser d’autres séances d’échange avec la population locale et celle du territoire de Lubero en vue du recadrage des actions à mener dans le cadre de la résistance populaire contre l’avancée des rebelles du M23/RDF. Saidi Balikwisha séjourne dans la région dans le cadre des vacances parlementaires.
Son entretien avec la population de Butembo intervient près d’une semaine après que des cas de justice populaire et d’attaques contre les biens privés et publics ont été déplorés en ville de Butembo et dans le territoire de Lubero. Des populations organisées en groupe de vigilance contre l’avancée des rebelles du M23/RDF après la chute de la commune de Kanyabayonga, se sont caractérisées par la violence contre toute présumée personne suspecte.
La même violence, a été observée face aux éléments de l’ordre et de sécurité qui intervenaient pour le rétablissement de l’ordre public. Depuis lors, plusieurs acteurs sociopolitiques s’investissent dans la sensibilisation pour une vigilance et/ou une résistance non violente.
Didy Vitava