Dimanche 15 octobre, la mutualité des étudiants Yira à Kisangani (MEYIKIS) et l’Association des étudiants ressortissants de Beni ville et territoire (AERB) ont commémoré, à travers une conférence scientifique tenue sous le thème « Le bonheur est indissociable à la paix », le triste neuvième (9ème) anniversaire des massacres des populations civiles dans la région de Beni, (Nord-Kivu), dans l’Est de la République démocratique du Congo, (RDC). Ces jeunes étudiants ont, à l’occasion, dénoncé “des conflits destructeurs” qui plongent le pays entier dans “une spirale infernale” des violences, aggravant ainsi la souffrance des milliers des populations.
Dans son discours circonstanciel, le vice-président et porte parole des présidents de la Mutualité des étudiants Yira à Kisangani et l’Association des étudiants ressortissants de Beni ville et territoire a, tout d’abord, retracé le contexte de cette commémoration :
“Aujourd’hui, en cette journée commémorative, nous nous rassemblons pour nous souvenir des atrocités perpétrées dans notre pays notamment à Beni, à Kishishe, Bambo dans le Nord-Kivu, en Irumu dans la province de l’Ituri et partout ailleurs dans notre République où nous sommes endeuillés du jour le jour par des terroristes ADF ainsi que d’autres groupes armés dont le M23/RDF. C’est avec une profonde tristesse que nous honorons la mémoire des victimes de ces massacres, mais nous devons également nous rappeler leur courage face à l’horreur de cette situation”.
Pour Kambere Sivihwa Merveille, ces odieux événements qui marquent l’histoire du pays devraient être perçus par la communauté nationale et internationale comme un « rappel constant » de l’importance de la paix et de la réconciliation entre les peuples du monde. Il a, à cet effet, rappeler l’impérieuse nécessité de fédérer les efforts dans la lutte pour un avenir de paix, basé sur la compréhension mutuelle et le respect de la vie humaine.
Par ailleurs, ce cadre de la jeunesse Yira à Kisangani a invité ses pairs à une prise de conscience face aux drames sécuritaires grandissants dans plusieurs régions des provinces de l’Est du pays :
“ En tant qu’étudiants, nous avons le pouvoir de changer les choses. Nous sommes la nouvelle génération, celle qui peut apporter des idées novatrices et des solutions aux problèmes de notre société. Nous devons nous engager activement dans la lutte contre la violence et l’injustice, afin de prévenir de tels actes et de parvenir à une paix durable”.
Nécessité d’une justice au service de la paix
Au-delà des opérations militaires en cours dans la partie Est de la RDC, notamment contre les terroristes des Forces démocratiques alliées (ADF) en région de Beni (Nord-Kivu) et Irumu (Ituri), la Mutualité des étudiants Yira à Kisangani (MEYIKIS) et l’Association des étudiants ressortissants de Beni ville et territoire (AERB) exigent que justice soit faite.
Le porte des présidents de ces deux structures, il est temps que justice soit rendue aux victimes de des crimes de l’Est. Kambere Sivihwa Merveille reste convaincu que seule une véritable justice apaisera les traumatismes des populations affectées par ce cycle de violences et, par conséquent, permettre au pays de se reconstruire :
“De plus, nous ne pouvons pas ignorer les massacres perpétrés à Beni et partout ailleurs. Ces actes horribles ne doivent pas être tolérés ni ignorés. Il est de notre devoir responsabilité à tous de faire en sorte que justice soit rendue pour les victimes de ces crimes. Nous devons demander des comptes à ceux qui sont responsables de ces atrocités et garantir que les coupables soient traduits en justice. Seule une véritable justice pourra apaiser les blessures de notre société et permettre à notre pays de se reconstruire”.
La journée commémorative du triste neuvième anniversaire des massacres des civils par les ADF en région de Beni a été aussi marquée à Kisangani, par une assistance en vivres et non vivres aux déplacés de Lubunga, fuyant les conflits de terre opposants les Mbole aux Lengola. Un acte posé pour exprimer la solidarité aux victimes de la cruauté humaine à Beni. Aussi, à l’issue de la conférence circonstancielle dans la salle Ciné-euros, les participants ont allumé des bougies, et ce, en signe d’imploration de la paix dans l’Est du pays.
Il sied de noter que le 15 octobre de chaque année marque le début des tueries massives des civils en région de Beni. Le 15 octobre 2014, la ville de Beni avait enregistré le premier massacre, celui de trente et trois (33) civils exécutés à l’arme blanche. Les terroristes avaient principalement ciblé Ngagi, Kadou et environs. Au début du même mois, d’autres civils venaient d’être tués dans les mêmes circonstances en régions de Kisiki et Mukoko, dans le groupement de Bambuba-Kisiki en territoire de Beni. Depuis lors, la situation demeure dramatique dans plusieurs entités de ce territoire en proie à l’activisme accru des terroristes des Forces démocratiques alliées, (ADF).
Didy Vitava