Plus de cent (100) militaires kenyans de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) ont quitté, dimanche, la ville de Goma capitale provinciale du Nord-Kivu à destination de Nairobi. Ce retrait progressif de cette force régionale de l’Est de la RDC fait suite à la décision du gouvernement congolais de ne plus renouveler son mandat jugé d’inefficace. Néanmoins, ce retrait risquerait d’empirer la situation sécuritaire liée aux affrontements entre les rebelles du M23/RDF et groupes d’autodéfense dans certaines zones du territoire de Rutshuru, abandonnées par cette mission.
Le Cadre de paix pour la réconciliation et la justice, (CPRJ), organisation active à Rutshuru, reconnaît que la présence de l’EAC constituait un bouclier pour les populations de Kiwanja, Rumangabo et Kahunga contre les attaques du M23. Bien que le retrait de cette force sous régionale soit une réponse aux attentes de la population qui décriait son inefficacité, cette structure craint que la situation empire.
« Nous sommes parmi ceux qui ont crié pour qu’il y ait le retrait de l’EAC. Pour nous, nous considérons ça comme une réponse aux attentes de la population de manière globale, mais c’est une réponse qui pose un peu des soucis pour beaucoup plus la population de Kiwanja, de manière un peu particulière, parce que ça constituait un bouclier pour la protection contrairement à la population de Kinyandonyi qui n’a pas vécu les avantages de cette force. Mais grâce à la présence de l’EAC au niveau de Kahunga et du côté de Rumangabo les attaques et les affrontements n’ont pas été violents parce qu’ils étaient là, mais comme ils viennent de partir nous pensons que les histoires peuvent devenir un peu pire que ce qui était auparavant », a indiqué Jackson Mbula du CPRJ.
Toutefois, cette structure pense que la situation restera la même avant, tout comme après le départ de l’EAC. Elle n’espère pas à grand-chose qui va changer. Depuis une année, cette force sous régionale n’a pas réussi à occuper les espaces conquis par les M23, mission pour laquelle elle avait été déployée dans l’Est du pays. Au contraire, la population l’accusait de cohabitation avec les rebelles du M23/RDF.
Des sources à Rumangabo et Tongo ainsi que dans d’autres entités de Rutshuru indiquent que le contingent ougandais présent dans le territoire de Rutshuru n’a pas encore quitté ses différentes bases.
Notons que le gouvernement congolais avait refusé toutes formes de renouvellement du mandat des troupes de l’EAC sur son territoire, au-delà du 8 décembre. C’était le 25 novembre dernier au cours du 23ème sommet des chefs d’Etats membres de cette organisation sous-régionale, tenu à Arusha, à Tanzanie.
Mbelesi Voyage