L’Église évangélique du rite africain (EERA) demande aux détenteurs d’armes et acteurs de l’insécurité dans la partie orientale de la République démocratique du Congo, (RDC), particulièrement dans la région de Beni (Nord-Kivu) et Irumu (Ituri) de se préserver des attaques contre les lieux de culte et les serviteurs de Dieu.
Cette demande est contenue dans un communiqué publié ce mercredi 15 mars par la représentation légale de cette église, au lendemain de la tuerie de l’un de ses serviteurs de Dieu, le révérend pasteur Kakule Sombala Josué, massacré la nuit de lundi dernier avec au moins dix-sept (17) autres civils par les rebelles des Forces démocratiques et alliées (ADF) à Mabuku, dans la chefferie de Bashu, en territoire de Beni.
Sidéré par ce massacre de trop dans lequel ce serviteur de Dieu a péri, tué à la manchette, col pastoral au coup, le représentant légal de l’EERA a appelé les belligérants et le gouvernement à cesser, chacun à son degré, ce cycle de violence qui n’a que perduré.
« L’EERA demande à tous les détenteurs d’armes et acteurs de la crise sécuritaire permanente à l’Est de la RDC de se préserver de toute attaque contre les lieux de culte et les serviteurs de Dieu. Elle demande au gouvernement congolais de garantir la sécurité à toute la population, en particulier celle de l’Est où la vie humaine perd sa sacralité. Les massacres de Beni et Ituri doivent finir. Ce bain de sang suffit pour que la paix, la sécurité, reviennent« , écrit le patriarche El Shamir Kalwaghe Josué dans ce communiqué signé en ville de Butembo au Nord-Kivu.
L’Église évangélique du rite africain (EERA) appelle, par ailleurs, l’armée congolaise à prendre en compte les alertes de la population qui, le plus souvent, se désole de l’insouciance de son armée à l’égard des alertes sur le mouvement ou la présence des rebelles dans des entités avant l’irréparable.
» L’armée doit effectivement endosser ses responsabilités, c’est-à-dire garantir la protection de la population et de ses biens, tenir compte des alertes de la population pour anticiper les attaques de l’ennemi qui veut se balader en électron libre sur la route Beni-Butembo et dans les entités du territoire de Beni« , poursuit-il.
En trois (3) jours successifs, environ cinquante (50) civils ont été exécutés à la manchette par les rebelles de l’ADF dans la région de Beni. Ils ont également incendié une trentaine de maison d’habitation y compris une maison de passage et une structure sanitaire, et porté plusieurs personnes dans une destination inconnue.
Serge Mulimani