L’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) section du territoire de Rutshuru, (Nord-Kivu), demeure dans la crainte de voir les radios communautaires de ce territoire cesser de fonctionner. Une situation faisant suite à la persistance de la guerre du M23 qui entraîne ces médias dans une insuffisance des moyens pour assurer leur fonctionnement.
Selon Innocent Gashamba président de cette section de l’UNPC, c’est depuis l’occupation de Kiwanja et Rutshuru-centre par les rebelles du M23 en octobre 2022 que nombreux médias communautaires ont cessé d’émettre dans différentes entités de Rutshuru. Il fait savoir également que les radios communautaires encore actives dans ce territoire ne bénéficient plus de l’accompagnement des partenaires par crainte du climat sécuritaire.
« C’est depuis le mois d’octobre que plusieurs radios ont fermé leurs émetteurs par crainte de l’insécurité. Comprenez que vu l’allure actuelle, mêmes les partenaires se sont réservés de continuer à sponsoriser certaines radios, de les accompagner. Pour nous la crainte ce que, pendant qu’elles sont des radios communautaires qui servent à l’information de la population et vu le dysfonctionnement de ces radios, ces radios risques de fermer définitivement« , fait-il savoir.
Depuis le 28 octobre 2022, au moins cinq (5) de onze (11) radios communautaires situées respectivement dans les entités de Rumangabo, Kiwanja, Rubare et Rutshuru-centre ont cessé de fonctionner et ce, la veille de la conquête des agglomérations de Kiwanja et Rutshuru-centre par l’armée rwandaise et ses supplétifs du Mouvement du 23 mars (M-23). Ces organes de presse ont suspendu leurs différentes productions radios et coupé leurs signaux dès l’intensification des combats dans les environs desdites entités.
Dans un rapport intitulé « SOS pour le droit à l’information dans le territoire de Rutshuru », publié le 5 décembre 2022 dernier, le directeur des programmes au sein de la radio UPDCO-FM de Kiwanja, Daniel Shamatsi fait savoir que les radios encore actives à Kiwanja et Rutshuru-centre ont suspendu la majeure partie de leurs programmes comme mesure de sécurité. L’un de ces médias, UPDCO-FM, ne produit qu’un journal parlé, très limité dans le traitement des faits relatifs à la situation des populations victimes de cette guerre d’agression.

A la suite de la chute des agglomérations de Kiwanja et Rutshuru-centre entre les mains des terroristes rwandais du M-23, en fin octobre 2022, plusieurs professionnels des médias du territoire de Rutshuru ont été contraints à la débandade, craignant ainsi pour leur sécurité.
Le 31 octobre dernier, grâce à l’appui de la Mission de l’organisation des Nations-Unies pour la stabilisation au Congo, (MONUSCO), une trentaine de journalistes de Kiwanja, Bunagana, Rutshuru et Rubare ont été évacués les uns en ville de Goma, et les autres au sud du territoire de Lubero comme déplacés de guerre. Depuis lors, ces chevaliers de la plume mènent une vie de misère dans leurs lieux de refuge. D’autres par contre sont restés à Kiwanja et Rutshuru-centre. Leurs radios encore actives font maintenant face à un problème des moyens de fonctionnement.
Didy Vitava