Un mois depuis l’attaque à la bombe qui avait coûté la vie à ses deux enfants, Uwezo Fortina et son mari s’en souviennent comme si c’était hier. Ce couple qui avait été victime de cet acte terroriste peine à oublier ce qui s’était passé ce jour-là, même si les conseils des proches et l’assomption les aident à tourner cette page douloureuse.
Ce jour-là, un certain dimanche 15 janvier 2023, Uwezo Fortuna et ses trois enfants se sont rendus le matin à l’église CEPAC/Lubiriha pour une campagne d’évangélisation, au cours de laquelle, autour de 12heures, une bombe piégée avait éclaté, tuant ainsi 15 personnes dont ses deux fillettes, et laisser soixante-seize autres blessées parmi lesquelles, madame Fortuna elle-même qui porte aujourd’hui les traces de cette tragédie sur ses cuisses.
Un mois après, cette femme n’a toujours pas oublié cet événement qu’elle gardera, peut-être, toute sa vie et dont les flashs lui reviennent comme si c’était hier.
Quoi qu’il en soit, elle s’en est remise à la volonté de Dieu, et ce, qui lui donne encore le courage de lutter pour la vie et essayer d’oublier cette tragédie. C’est la cadette de ses fillettes qui s’en était tirée sans trace.
« J’étais assise avec mes deux enfants qui sont morts. Lors de l’explosion de la bombe, je ne les avais plus revu. J’ai repris ma connaissance le demain matin à l’hôpital. C’est alors qu’on m’avait dit que mes deux enfants étaient morts. J’étais moi-même blessée au niveau des cuisses, mais maintenant ça va quand-même. Je portais au dos la cadette de celles qui étaient mortes« , remémore-t-elle.
Son mari, Claude Mumbere Kanyere témoigne aussi que la perte de ses deux enfants est un grand choc dont ils se remettent difficilement.
Pour que d’autres familles ne subissent pas cette cruauté, il appelle le gouvernement congolais à garantir la sécurité de sa population.
« La perte de nos deux filles brusquement comme ça, ça nous a déstabilisé et jusqu’à présent on est déstabilisé. C’est un coup dur vraiment. Mais avec la prière, la parole de Dieu, on est en train d’être consolé. L’essentiel c’est de garantir la sécurité de la population« , déclare-t-il.
Après cette attaque terroriste, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) avaient annoncé l’arrestation d’au moins trois (3) suspects dont l’un de nationalité kényane. Depuis lors, aucune nouvelle ne filtre des enquêtes amorcées et menées quant à ce par les services compétents.
Serge Mulimani