C’est une révélation accablante qui tombe au lendemain de la répression de la marche de l’opposition dans la capitale congolaise, Kinshasa. La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) dit être écœurée d’avoir constaté que beaucoup de manifestants ont marché avec des armes blanches au vu et au su de la Police et, sans être interpellés.
Pire, déclare la CENCO, certains éléments de la Police étaient porteurs des mêmes outils de violence qu’ils échangeaient visiblement avec des individus en tenue civile, dont certains portaient le dorsal B.S.U ou Brigade spéciale de l’UDPS, force du progrès.
« La CENCO est écœurée de constater que beaucoup de manifestants ont marché avec des armes blanches (machettes, bâtons, pierres, …) au vu et su de la Police sans être interpellés. Pire encore, certains éléments de la Police nationale étaient porteurs des mêmes outils de la violence qu’ils échangeaient visiblement avec des individus en tenue civile, dont certains portaient le dorsal B.S.U ou Brigade spéciale de l’UDPS, force du progrès », écrit la CENCO dans un communiqué signé dimanche 21 mai à Kinshasa, par son secrétaire général, l’abbé Donatien Nshole.
Et d’ajouter : « Avec une telle complicité affichée publiquement, on se demande si cette brigade spéciale n’est pas une milice officiellement entretenue ».
Les évêques du Congo ont, par ailleurs, dénoncé « la répression ignoble et sauvage » que les forces de l’ordre et leur milice complice ont infligée aux manifestants y compris aux mineurs trouvés sur leur chemin. Ils signalent, également, des tirs à balle réelle, ayant visé le véhicule d’un leader politique.
La CENCO qui condamne cette situation, dit attendre des actions concrètes des autorités compétentes, au-delà des promesses médiatiques d’enquêtes et de justice qui, parfois demeurent sans suite. Les prélats catholiques expriment la nécessité d’avoir des forces de l’ordre au front pour sécuriser le pays et non pour brimer la population dans les villes.
Pour rappel, l’opposition est descendue dans les rues de Kinshasa, samedi 20 mai, dans le but de dénoncer la cherté de la vie, l’insécurité grandissante dans l’Est du pays et une éventuelle fraude électorale.
La Rédaction