Le ministre congolais de l’Industrie, a réagi samedi 3 décembre à la crise sécuritaire grandissante dans la partie Est de la République Démocratique du Congo où sévissent des massacres des populations civiles commis d’une part par des rebelles ougandais des Forces démocratiques et alliées, (ADF), et, d’autre part, par des terroristes du Mouvement du 23 mars, (M-23) soutenus en hommes et en munitions par le Rwanda. Dans sa réaction, Julien Paluku Kahongya dénonce « un génocide » contre les populations de l’Est du pays qui se passe sous l’empire mondial du silence.
L’ancien gouverneur du Nord-Kivu, (province de l’Est de la RDC, ndlr) qui s’est exprimé à l’occasion de trois jours de deuil national décrété en mémoire d’une centaine de civils massacrés mardi 29 novembre par les terroristes du M-23 dans le village de Kishishe, en territoire de Rutshuru rappelle que le même mouvement, sous l’appellation de CNDP avait sauvagement tué 150 civils à Kiwanja, dans la nuit du 4 au 5 novembre 2008. Il précise que ce massacre est intervenu après les soldats de cette rébellion venaient de tuer plusieurs autres habitants dans les entités de Rugari, Kisharo et Ntamugenga dans le même territoire.
Le ministre fait observer de l’autre côté que les rebelles de l’ADF, très actifs depuis plusieurs années dans le territoire de Beni, (Nord-Kivu) et dans une partie de la province de l’Ituri, (territoires d’Irumu et Mambasa, ndlr), ont déjà massacré plus de 10.000 mille civils dans une perspective d’épuration ethnique. Il déplore que tous ces crimes se commettent sous un silence total.
Ainsi, Julien Paluku Kahongya exige-t-il au comité des sanctions des Nations-Unies et à d’autres organisations de défense des droits de l’homme de se saisir de cas de génocide et préconise qu’ils se saisissent également des acteurs visibles de ces crimes dont les autorités rwandaises connues avec preuve, ce, à travers les rapports des experts des Nations-Unies et de la Mission de l’organisation des Nations-Unies pour la stabilité au Congo, (MONUSCO).
Selon un rapport publié samedi 3 décembre à Goma par la notabilité de la chefferie des Bwito, au moins 200 civils ont été tués entre le 15 et le 29 novembre dernier à Kishishe et environs par les rebelles du M-23. Cette notabilité note que ces massacres doivent être considérés comme des « crimes contre l’humanité » et que des enquêtes devraient être urgemment menées afin que les coupables soient déférés devant la justice.
Il convient de préciser que depuis la prise des agglomérations de Rutshuru-centre et de Kiwanja par les rebelles du M-23/RDF, plusieurs exactions contre les populations civiles sont signalées dans la zone. Il s’agit notamment des enlèvements, des exécutions sommaires et des actes de pillage. La journée du dimanche 6 novembre dernier, ces rebelles ont dévalisé les installations du bureau de liaison de la Commission électorale nationale indépendante, (CENI), du territoire de Rutshuru, où ils ont emporté plusieurs matériels, des engins roulants, (motos, ndlr) et des machines ordinateurs.
Didy Vitava