La responsable du service de l’Union chrétienne des femmes et familles, (UCFF), au sein de l’Église évangélique du rite africain, (EERA), ayant son siège social en ville de Butembo, (Nord-Kivu), invite toutes les femmes de la République démocratique du Congo et du monde entier à la solidarité avec les populations déplacées et autres victimes des violences armées qui perdurent dans les provinces de l’Est du pays.
La diaconesse Kasindi Aimée s’est exprimé le jeudi 26 janvier dernier à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme au sein de l’Église évangélique du rite africain, (EERA). Dans son message, celle-ci peint un tableau en tout cas sombre de la situation socio-humanitaire des populations des villages, localités et agglomérations des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri affectés par l’activisme des groupes armés locaux et étrangers.
La responsable de l’UCFF note que la guerre d’agression imposée à la République démocratique du Congo par le Rwanda à partir de la province du Nord-Kivu, (territoire de Rutshuru) a déjà entraîné un drame humanitaire, vouant des milliers des familles à une vie de misère et de mendicité dans leurs zones de refuge. Elle fait observer la même situation dramatique dans les territoires de Beni, (Nord-Kivu), Irumu et Mambasa (Ituri) où les rebelles ougandais des Forces démocratiques et alliées, (ADF), distribuent la mort aux populations civiles, pillent des fortunes, incendies des maisons d’habitation, de commerce et des véhicules.
« Dans ce contexte, je rappelle que notre pays fait face à une guerre d’agression. Cette situation qui dure plus d’une année dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo poussent plusieurs familles à la misère. Je vous exhorte à la solidarité avec les familles en déplacement comme nous recommande le Seigneur Jésus Christ. Faites des dons de grâce aux personnes en nécessité, contraintes à la mendicité par cette guerre injuste. Réservez le même traitement à cette population souffrante de Beni, Irumu et Mambasa où des morts se font compter au quotidien« , exhorte-t-elle.
La femme et le processus de restauration de la paix au pays
L’implication effective de la femme dans le processus de rétablissement de la paix dans la région Est de la République démocratique du Congo demeure moins perceptible. Certes, quelques femmes activistes des droits humains ou actrices de la société civile, ou encore activistes au sein des mouvements citoyens ou alors actrices politiques font preuve de leur souci de contribuer au retour de la paix au pays. Certaines d’entre elles se lancent dans la conscientisation des masses en vue de la culture de la paix, de la cohabitation pacifique et de l’amour.
Par contre, la responsable du service de l’Union chrétienne des femmes et familles (UCFF) au sein de l’Eglise évangélique du rite africain (EERA) estime que toutes les femmes, à tous les niveaux, ont un rôle à jouer dans le processus de restauration de la paix dans les provinces de l’Est de la RDC, théâtre des violences armées.
Pour la diaconesse Kasindi Aimée, toutes les femmes doivent mettre en contribution « leur rôle d’éducatrice » au service de la paix, la sécurité à partir des communautés de base, notamment les familles. Consciente que la paix est avant tout un état d’esprit, celle-ci encourage ses paires à « inculquer les valeurs de paix, de cohabitation pacifique, et de tolérance mutuelle » en leurs enfants dès le bas âge, afin que ceux-ci fassent des ambassadeurs de la paix dans leurs milieux de vie.
« Prenons le temps de penser à notre sort et à celui de nos familles dans ce contexte où nous demeurons passives face à ces violences. Mettons notre rôle d’éducatrice au service de la paix, la sécurité dans nos milieux de vie. Inculquons les valeurs de paix, de cohabitation pacifique et de tolérance mutuelle en nos enfants dès la naissance, le bas âge afin que ceux-ci grandissent dans un environnement pacifiste et dans la crainte de Dieu« , a-t-elle martelé.
L’autre parité pour l’adhésion au sein de l’armée
« La Représentation de la femme ne peut être seulement demandée lorsqu’il s’agit des fins politiques, non, également amener les jeunes filles majeures et mêmes les femmes à abonder les rangs des forces régulières congolaises pour défendre la patrie de ses agresseurs« , interpelle la cheffe du service de l’Union chrétienne des femmes et familles, (UCFF), au sein de l’EERA.
Celle-ci pense que les femmes doivent également aller jusqu’au sacrifice suprême en défendant le pays de ses ennemis à côté des hommes, majoritaire dans les rangs des Forces armées de la République démocratique du Congo, (FARDC). Elle exhorte parents, plus les mères (femmes) à ne pas s’ériger en barrière face aux enfants filles ou garçons qui expriment la volonté de servir sous le drapeau national.
« A l’heure actuelle, le pays a besoin de tout le monde pour sortir du chaos, filles et garçons, tous doivent être bien représentés au sein de l’armée« , opine-t-elle.
Entre-temps, la responsable patriarcale de l’Union chrétienne des femmes et familles, (UCFF), encourage le gouvernement congolais d’agir sans relâche pour qu’un jour la population de l’Est du pays recouvre sa tranquillité d’esprit, et sa vie de citoyens congolais.
Il convient de rappeler que depuis novembre 2021, le territoire de Rutshuru fait face à la guerre du Mouvement du 23 mars, (M-23), soutenus en hommes et en munitions par l’armée rwandaise, (RDF). Cette guerre a également affecté les territoires de Nyiragongo et Masisi. La soirée de jeudi 26 janvier, la cité de Kitshanga, principale zone de ravitaillement de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu en produits alimentaires (agricoles) est tombée entre les mains des rebelles du M23. Des milliers des civils se sont déplacés de la région craignant pour leur sécurité.
Pendant ce temps, les territoires de Beni, (Nord-Kivu), Irumu et Mambasa, (Ituri), font face aux massacres des civils perpétrés par les rebelles ougandais de l’ADF. L’activisme de ce mouvement terroriste dans ces territoires est à la base d’un déplacement massif des populations, entraînant ainsi un drame humanitaire dans les deux provinces de l’Est du pays. La nuit de dimanche 22 janvier dernier, ces rebelles ADF ont tué au moins 24 civils au village Makungwe, dans la chefferie de Bashu en territoire de Beni.
Depuis le 30 novembre 2021, les Forces armées de la République démocratique du Congo, (FARDC) sont engagées dans les opérations de traque de ces rebelles ADF avec les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF). Les habitants demeurent sur leurs attentes vis-à-vis des résultats concrets de ces opérations, censées aboutir à la neutralisation complète de ce nébuleux mouvement rebelle.
Didy Vitava