Le Conseil territorial de la jeunesse (CTJ) de Rutshuru (Nord-Kivu) dénonce un nouveau massacre des populations civiles perpétré par les rebelles du M23-AFC-RDF le 18 et 20 octobre dernier à Kishishe dans le groupement de Bambo en chefferie de Bwito.
Dans un communiqué publié mercredi 23 octobre, le CTJ Rutshuru condamne fermement ce nième massacre qui cible des civils sans défense. Il rapporte que les rebelles du M23-AFC-RDF ont commis un massacre brutal, ciblant les cultivateurs et tous les enfants de sexe masculin qui occupaient les abris de fortune dans les champs du domaine de Kishishe/Bambo.
« Vendredi 18 octobre 2024 à 22h, les terroristes du M23-AFC-RDF ont perpétré un massacre brutal, ciblant tous les hommes présents dans des abris provisoires des champs dans le domaine de Kishishe/Bambo. Samedi 19 octobre 2024 à partir de 8h, le carnage s’est intensifié. Tous les hommes restants et les enfants de sexe masculin ont été ligotés. Les bébés ont été arrachés des bras et dos de leurs mères pour être emprisonnés dans l’Eglise 8è CEPAC Bambo, où ils ont été brutalement tués à la machette, y compris le pasteur de l’Eglise et son fils, ce qui revient au crime contre l’humanité. Les femmes et filles, après être soumises à des violences inacceptables, ont été laissées. Le nombre d’hommes, femmes, enfants et bébés tués ce jour là reste inconnu », lit-on dans ce communiqué.
Et de poursuivre : « dimanche 20 octobre 2024, plus de 15 hommes pris en otage pour transporter les effets militaires ont été abattus à Kishishe/Bambo après vérification de leurs cartes, identifiés comme de Bukombo. Ils ont été exécutés à cause de leur origine ».
Au regard de ces crimes graves, le Conseil territorial de la jeunesse de Rutshuru appelle le gouvernement congolais à agir immédiatement et rigoureusement en déclenchant notamment des opérations militaires en vue de la protection de la population civile, victime de ces massacres et d’autres violations des droits humains. Le CTJ exige aussi des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces crimes.
« Les atrocités doivent cesser et ceux qui en sont responsables doivent rendre des comptes. Nous exigeons également qu’une enquête indépendante soit menée dans l’urgence pour faire la lumière sur ces crimes odieux et permettre aux victimes et à leurs familles de trouver justice », a-t-il écrit.
En fin novembre 2022, les rebelles du M23/RDF avaient été accusés de massacre de plus de 130 civils à Kishishe/Bambo. Dans un rapport préliminaire sur ces odieux massacres, un groupe d’experts de la MONUSCO et du Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) avait confirmé le bilan de 131 civils, hommes, femmes et des enfants exécutés sommairement par les rebelles.
Selon cette mission, ces massacres avaient été commis dans le cadre d’une campagne de meurtres, viols, d’enlèvement et de pillage contre les deux villages (Kishishe et Bambo) en représailles aux affrontements entre les rebelles du M23/RDF et des groupes armés locaux, dont à leur côté les combattants des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, (FDLR), de la faction FOCA.
Le gouvernement congolais avait quant à lui, avancé un bilan lourd de plus de 300 civils tués par cette rébellion soutenue par le Rwanda.
La Rédaction