La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a, enfin, fixé l’opinion sur le sort des habitants des territoires de Rutshuru, Masisi et d’une partie de Nyiragongo, (Nord-Kivu), privés des opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs dont la clôture est intervenue le 11 avril dernier sur l’ensemble de la troisième aire opérationnelle, et cela, au terme d’un deuxième délai supplémentaire de dix (10) jours accordé aux requérants de la carte d’électeur.
En effet, les territoires de Rutshuru, Masisi et une partie de Nyiragongo dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) sont restés sous la guerre d’agression rwandaise pendant que les opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs se déroulent dans le reste de la province. Ils ont été directement affectés par les affrontements entre les rebelles du M23/RDF et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), entraînant ainsi des milliers des déplacés parmi les civils.
La centrale électorale, dans son communiqué du mardi 25 avril annonçant la fermeture définitive des centres d’inscription des électeurs au Nord-Kivu, Sud-Kivu, en Ituri, Tshopo, Haut, Bas-Uelé et Maniema mentionne que l’organisation des opérations d’enrôlement des électeurs dans lesdits territoires du Nord-Kivu dépendra de l’évolution des conditions sécuritaires sur terrain.
La même mesure est prise pour le territoire de Kwamouth dans la province de Mai-Ndombe ainsi que pour une partie de la commune de Maluku en ville province de Kinshasa. La CENI dit attendre une évolution positive du climat sécuritaire dans ces milieux afin de s’assurer d’y lancer l’enrôlement des électeurs en dehors des éventualités. Le territoire de Kwamouth est affecté quant à lui, par un conflit foncier de longue date qui oppose deux communautés locales, les Téké et Yaka. Ce conflit est à la base de la mort d’une centaine de civils et du déplacement des milliers d’autres dans ce territoire de la partie Sud-Ouest de la République démocratique du Congo.
Après la clôture des opérations d’enrôlement des électeurs dans la troisième aire opérationnelle (AO3), la Commission électorale nationale indépendante (CENI) marque ainsi la fin des opérations de révision du fichier électoral sur l’ensemble du pays. Dans les trois aires opérationnelles, le délai d’un mois imparti à ces opérations n’a pas suffit. La CENI s’est vue dans l’obligation d’accorder des délais supplémentaires à chaque zone, ce, dans le souci d’atteindre le maximum d’électeurs et, s’assurer de la garantie du droit de vote à tous les citoyens majeurs.
De l’inclusivité du processus électoral
Le 22 avril dernier, l’organe d’appui à la démocratie a annoncé pour mardi 25 avril, le début des journées portes ouvertes sur l’audit du fichier électoral. Il précise que l’organisation de ces journées portes ouvertes vise « la transparence et l’inclusion » pendant cette période consacrée à la finalisation du traitement des données recueillies lors des opérations de révision du fichier électoral.
Les médias, les missions d’observation électorale accréditées, les partis politiques, confessions religieuses, les organismes des Nations-Unies, les ambassades, les ONG internationales, les membres du gouvernement, du Conseil supérieur de la magistrature, du sénat et l’Assemblée nationale vont être reçus tour à tour au bureau de la CENI, dans la capitale (Kinshasa), en vue d’être informés de l’évolution du processus électoral au pays, après quoi, ils devraient exprimer leurs points de vue quant à ce.
Cette initiative de la CENI n’échappe pas à quelques remarques. La Mission d’observation électorale (MOE) de l’Église du Christ au Congo (ECC) et de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) préconisent que la CENI mette des termes de référence à la disposition des parties prenantes à ces journées portes ouvertes afin qu’elles sachent à quoi elles s’engagent.
La grande mission d’observation électorale en RDC note ainsi, que les invitations lancées par la CENI à travers son communiqué du 22 avril, ne retracent pas les grandes lignes qui indiquent « clairement les objectifs et les résultats relatifs à l’activité », ce qui ne permettrait pas aux parties prenantes de savoir comment orienter leur participation.
Didy Vitava