Maître Moïse Kikondo a tenu son premier discours politique ce mardi 17 janvier en ville de Butembo, (Nord-Kivu). Ce, à l’occasion de la commémoration du 62ème anniversaire de l’assassinat du tout premier, Premier ministre congolais, Emery Patrice Lumumba. Au cours de ce discours, ce juriste et chercheur scientifique a exprimé son regret d’appartenir à la génération « d’après 1960 », constituée notamment des congolais « aux mains tendues », sans abnégation et sacrifices pour l’intérêt et le salut de tous.
Dans son discours, maître Moïse Kikondo a peint un tableau sombre de la situation socioéconomique, humanitaire et sécuritaire du peuple congolais, qui ne profite aucunement de la richesse de son pays. Plus de soixante (60) ans après son indépendance, s’alerme le juriste, la RDC demeure en crise sécuritaire, la jeunesse dans un chômage, une misère indescriptible, et le pays devient à nouveau dépendant même des nations reconnues faibles. Il a déploré que les Congolais « d’après l’indépendance » n’aient pas incarné les valeurs des nationalistes des années « d’avant 1960 », ayant fait preuve d’énormes sacrifices et privations pour le salut du souverain primaire, (peuple, ndlr).
« J’aurai souhaité vivre au Congo à l’époque des années 1960 ou avant, pourque je sois aux côtés de véritables congolais révolutionnaires capables d’une abnégation et d’un sacrife suprême pour le salut de tous. J’aurai souhaité être compagnon de Béatrice Kimba Vita, de Simon Kimbangu, de Patrice Emery Lumumba, ces vaillants congolais qui étaient au sacrifice pour le salut de tous. Mais hélas, me voici être de la génération des congolais d’après 19960 », s’est-il exclamé.
Pour ce chercheur scientifique, la période d’après indépendance paraît comme une chute vers le déclin du Congolais. Il note qu’en cette période, (après 1960, ndlr) personne n’a plus été à la hauteur d’essuyer les larmes et de passer les blessures des congolais. Aussi, décrit-il, personne n’a plus été à la hauteur de rallumer le flambeau de la dignité et de l’espoir du congolais, y compris ceux qui ont accédé aux hautes fonctions de la République.
Ainsi, maître Moïse Kikondo fait-il observer que l’indépendance de 1960 n’a servi que pour faire de la RDC un État souverain vis-à-vis des autres États. Par conséquent, il préconise le combat pour l’avènement d’une deuxième indépendance. Il va s’agir d’une indépendance de prise de conscience du rôle que chaque compatriote doit jouer dans le processus de restauration de la dignité du Congolais, et de son bien-être, a-t-il précisé.
Le juriste déplore par contre que les partis et regroupements politiques actifs au pays constituent de nouvelles colonies. Il dit avoir constaté que nombreux compatriotes sont redevenus esclaves au sein de la politique congolaise, suite à la boulimie du pouvoir, à la recherche des postes et des intérêts particuliers. Il présente les chefs des partis et regroupements politiques comme de nouveaux colons qui se font « applaudir et féliciter », autant pour « le bien » que « le mal » par un groupe de Congolais mis à génoux par une politique de gestion « disproportionnée » de la richesse du pays.
« Nombreux ont accepté de céder leur propre dignité, conscience et indépendance d’esprit en quête des postes et de fortunes dans des regroupements que eux appellent partis politiques. Ils sont capables d’applaudir, ils sont capables de soutenir et de défendre même la honte de leurs nouveaux colons, chefs des partis ou regroupements politiques », a déploré maître Moïse Kikondo.
Il est temps, interpelle maître Moïse Kikondo, pour que les Congolais libèrent leurs consciences et leurs esprits de toute chaine de peur, de fanatisme et partisane en vue de mener un combat concerté pour « le bien » qui chasse le mal. Entre-temps, ce juriste qualifie « d’armageddon » l’année 2023, au cours de laquelle des luttes du bien vont être menées contre le mal. Il annonce pour cette fin son adhésion, dans un futur proche, dans un parti politique crédible, et qui pourra concourir à l’aboutissement de cette lutte d’instauration du bien pour le bien-être du Congolais.
Didy Vitava