Le Cercle international pour la défense des droits de l’homme, la paix et l’environnement, (CIDHOPE), plaide pour la poursuite des enquêtes sur les massacres des populations civiles par les rebelles du M23 le mardi 29 et mercredi 30 novembre dernier dans les villages de Kishishe et Bambo, dans le territoire de Rutshuru, (Nord-Kivu). Dans un entretien accordé ce weekend à RTPA.CD, le CIDHOPE, mentionne qu’il est temps que les enquêtes soient approfondies sur ce carnage afin que la justice se saisisse des coupables.
Cependant, cette organisation de défense des droits humains pense que la poursuite de ces enquêtes sera conditionnée par le délogement des rebelles du M23 dans la région de Kishishe et environs, afin de permettre à la justice militaire ainsi qu’aux enquêteurs de l’ONU de se déployer sur terrain. Elle urge ainsi les Forces armées de la République démocratique du Congo, (FARDC), sur la nécessité d’enclencher des opérations de grande envergure en vue du balisage du terrain aux équipes d’enquêteurs.
« Depuis qu’il y a eu la publication des résultats des enquêtes préliminaires, les FARDC n’ont pas encore déployé des efforts pour que ces M23 soient mis dehors pour que les enquêtes judiciaires soient déclenchées, parce que les enquêtes de la MONUSCO, les enquêtes qui ont été menées dans un contexte dangereux d’autant plus que aucun d’entre eux n’a été sur terrain. Nous voudrions que les FARDC puissent chasser ces rebelles pour que la zone des massacres soit réoccupée par les victimes, rescapés et témoins pour qu’aussi la justice militaire nationale puisse commencer les enquêtes », a déclaré maitre Dellyco Mbambu Nyamwami, Secrétaire exécutif du CIDHOPE.
Selon les résultats des enquêtes préliminaires menées par la Mission de l’organisation des Nations-Unies pour la stabilisation au Congo, (MONUSCO), et le Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme, (BCNUDH), rendus publics le 8 décembre dernier, au moins 131 civils, dont 102 hommes, 17 femmes et 12 enfants avaient été sauvagement tués à Kishishe et Bambo, dans le territoire de Rutshuru, (Nord-Kivu), par les rebelles du M23. Les enquêteurs révèlent que les rebelles auraient d’eux-mêmes enterrés les corps des victimes dans la tentative de destruction des preuves.
Suite aux contraintes sécuritaires, liées notamment à la présence des rebelles dans les villages de Kishishe et Bambo, théâtre des massacres, les enquêteurs de ces deux (2) organisations des Nations-Unies avaient éprouvé des difficultés à se rendre directement dans ces entités. Ils affirment avoir interrogé une cinquantaine de victimes et témoins directs, et diverses sources, à Rwindi, 20 Km de Kishishe.
Didy Vitava