Les conditions de détention à la prison de Mambasa dans la province de l’Ituri devient de plus en plus alarmante suite notamment à son surpeuplement et conditions de vie des détenus. Au moins 8 détenus sont décédés dans cette prison dans un espace de seulement 15 jours suite à la malnutrition aiguë et amaigrissement sévère. La nouvelle société civile congolaise du territoire de Mambasa qui alerte sur cette situation appelle à une attention particulière pour les locataires de cette maison de correction.
De la promiscuité et des difficultés d’accès à l’eau potable
Construite pour une capacité d’accueil d’au moins 200 personnes, la prison de Mambasa compte actuellement plus de 487 détenues dans des conditions d’étouffement facilitant une contamination et propagation rapide des maladies.
Aux côtés de ces conditions de détention, l’accès à l’eau potable et à la nourriture est aussi un casse-tête pour les prisonniers. Consécutivement à cette situation, nombreux sont atteints de la malnutrition aiguë faute de qualité et quantité suffisante de nourriture. Ils ne mangent qu’une seule fois par jour (soit à 17heures), ce qui les entraîne dans une cachexie.
Certains d’autres détenus subissent des traitements cruels et inhumains de la part de leur co-locataires de la prison pour n’avoir pas payé un montant de 300.000 Francs congolais appelé » droit à la prison « , ce qui pourrait justifier la privation de nourriture à ces détenus. Dans la période allant de 01 au 15 janvier 2023, 8 détenus sont décédés dont un pygmée suite à ces conditions de vie.
Déjà au début de ce mois de février on constate la mort d’un prévenu militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo, (FARDC), le caporal Mukendi Wamukendi Pierrot du régiment 1.301 intervention poursuivi pour fuite devant l’ennemi.
Cette série de décès des prisonniers en cascade inquiète les acteurs de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC) et les défenseurs des droits humains qui déplorent que des cas des maladies ne soient pas référés le plutôt à l’hôpital général de Mambasa situé à moins de 500m de la prison. Ils condamnent également la détention des certains prisonniers qui passent des années en détention préventive irrégulière en violation de l’article 19, alinéas 2 de la Constitution.
La nécessité d’une implication effective des autorités
Face à cette précarité de la vie que traversent les locataires de la prison de Mambasa, la NSCC exige l’implication personnelle de l’administrateur de ce territoire dans la gestion de la prison en tant que représentant du président de la République pour l’amélioration des conditions de vies des prisonniers. Également procéder à un remplacement à la tête de cette maison carcérale car selon elle, son actuel directeur y a déjà instauré une administration cavalière et contraire non seulement aux droits humains mais aussi à certaines lois du pays.
De surcroît, la Nouvelle société civile congolaise plaide pour l’implantation d’un tribunal de grande instance et un tribunal militaire de garnison, ensuite restaurer un processus de désengagement de cette maison pénitentiaire par la libération des certains détenus poursuivis pour des faits bénins.
Cette structure citoyenne appelle également au soutien indéfectible du gouvernement et de la population du territoire de Mambasa afin de venir en aide aux prisonniers qui endurent des conditions de vie déplorables.
Mbelesi Voyage