La coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu n’est pas unanime à l’option du déploiement de nouveaux contingents des forces armées étrangères dans l’Est du pays, en proie à une insécurité accrue. Pour ces forces vives, toute solution à cette crise qui viendra de l’extérieur ne sera qu’éphémère (de courte durée).
Le premier vice-président des forces vives du Nord-Kivu, Edgard Katembo Mateso l’a déclaré ce mercredi 10 mai, dans sa réaction au communiqué final du sommet de Windhoek (Namibie) où, lundi 8 mai dernier, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) s’est à son tour, engagée à déployer ses militaires à l’Est de la RDC pour soutenir le pays dans le processus de restauration de la paix.
« Toute solution qui nous viendra de l’extérieur ne sera qu’éphémère et risque d’enliser encore une fois la situation », déclare-t-il.
Pour Edgard Katembo Mateso, le gouvernement congolais devrait s’activer, sans relâche, dans la recherche des solutions internes à l’insécurité persistante dans l’Est. Il préconise que l’Etat investisse dans ses propres citoyens prêts à relever ce défi.
« Voilà pour quoi nous estimons que la solution aux problèmes congolais ne viendra jamais de l’extérieur, non. Nous devrons investir dans nos propres enfants, dans les fils dignes de ce pays qui ont déjà acquis un certain patriotisme afin qu’eux-mêmes puissent libérer leur pays et pacifier l’ensemble du territoire national », fait-il observer.
La RDC, un champ expérimental pour les années de la région !
Dans sa réaction à ce déploiement envisagé de la force de la SADC en RDC, la société civile du Nord-Kivu dénonce que le pays soit en train d’être un « champ expérimental pour les armées de la région et sous-région.
Elle désapprouve le fait que même des pays « sans expérience de guerre » se rangent à fournir des troupes à la République démocratique du Congo.
« Notre pays ne devrait donc pas être un champ expérimental où même des pays qui n’ont aucune expérience de guerre doivent envoyer des militaires », confie Edgard Katembo Mateso.
Entretenir des groupes armés pour rester longtemps en RDC !
La société civile du Nord-Kivu exprime des craintes vis-à-vis de la venue des troupes de la SADC en l’Est de la RDC où sont déjà déployés les contingents de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC).
Les forces vives du Nord-Kivu redoutent que ces armées étrangères refusent de quitter le territoire congolais après que le gouvernement aura exprimé la nécessité de les voir repartir. Elles craignent également, que ces armées entretiennent les groupes armés et les agresseurs du pays.
« Nous connaissons déjà comment ces armées nous gèrent. Notre crainte ce qu’à un certain moment, ces étrangers risquent de se liguer et refuser de quitter le sol congolais, ça aura été grave et difficile à gérer, ou carrément, ils risquent de partir mais continuer renforcer les agresseurs et les groupes armés qui nous agacent dans notre pays », mentionnent-elles.
A 30 ans de crise sécuritaire, le gouvernement congolais devrait être suffisamment outillé pour tirer des leçons de cette expérience de guerre, pense le premier vice-président de la société civile du Nord-Kivu.
La Rédaction