L’État congolais doit user du principe de « monopole de la violence légitime » pour faire face à la guerre d’agression dans l’Est du pays où l’armée rwandaise occupe une partie du territoire national congolais sous le label du Mouvement du 23 mars, (M-23). Analyse faite ce lundi 30 janvier par Daniel Muhindo Kalyoto, doctorant au département des relations internationales de l’Université de Lubumbashi, dans le Haut-Katanga. Il réagissait ainsi à la chute de la cité de Kitchanga dans le territoire de Masisi entre les mains des rebelles du M23/RDF depuis jeudi 26 janvier dernier.
Pour cet internationaliste, il est impérieux que le gouvernement congolais mette fin à sa série de dénonciations de la situation dégradante dans l’Est sans activer le levier militaire face à la menace sur terrain. Il estime qu’il est aussi urgent pour le gouvernement de définir une politique de défense et de protection de l’intégrité territoriale.
« Le gouvernement congolais devrait prendre ses responsabilités en mains. Depuis un certain temps, nous avons constaté que le gouvernement congolais se comporte comme des animateurs de la société civile où vous voyez chaque jour le Président de la République, même les membres du gouvernement qui sont toujours dans les dénonciations au niveau de tous les forums internationaux. Le gouvernement devrait réellement qu’il est là, il devrait mettre en œuvre une politique de défense à mesure de protéger l’intégrité territoriale« , déclare-t-il.
Le doctorant Daniel Muhindo Kalyoto préconise que le gouvernement congolais dote l’armée de toute la logistique nécessaire et adéquate afin de défendre l’intégralité territoire de toutes formes d’agression. Pour lui, il n’est pas opportun de privilégier les accords et la coopération régionale s’il faut espérer à la neutralisation complète du M23 et la restauration de la paix dans l’Est du pays.
Il sied de préciser que c’est depuis novembre 2021 que le mouvement du M23 a resurgi dans le territoire de Rutshuru. Depuis lors, le climat sécuritaire est resté délétère dans ce territoire et celui de Nyiragongo affectés par les violences armées entretenues par cette rébellion soutenue par le Rwanda. Après la prise de la cité de Kitchanga, jeudi 26 janvier dernier, Masisi est ainsi le troisième territoire du Nord-Kivu a été touché directement par les combats entre le M23/RDF et les Forces armées de la République démocratique du Congo, (FARDC).
Didy Vitava