L’organisation Agissons pour le développement, l’environnement et le droit de l’homme (ADEDHO) active dans le territoire de Rutshuru, (Nord-Kivu), dénonce ce qu’elle qualifie de « passivité » de la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) face à crise sécuritaire croissante dans la partie Est de la République démocratique du Congo.
Dans sa sortie médiatique lundi 6 février, cette organisation de défense des droits humains regrette que les troupes militaires des pays membres de l’EAC déployés en RDC demeurent « observatrices » face à la progression des rebelles du M23/RDF dans les territoires de Rutshuru et Masisi. Elle déclare ainsi que le mandat de cette force régionale perd « son sens » dans ce contexte où ces troupes ne contribuent aucunement aux opérations d’imposition de la paix à l’Est du pays, menacé par la rébellion du M23 soutenu par l’armée rwandaise (RDF).
« Comme les troupes de l’EAC sont sur le territoire congolais et qu’ils sont venus combattre l’ennemi comme le dit l’accord de l’EAC à son article 4, les forces de l’EAC doivent combattre aux côtés des FARDC. Nous voulons que ces forces rejoignent les FARDC sur les lignes de front« , déclare Héritier Nyamwami, membre de cette organisation au Nord-Kivu.
L’ADEDHO redoute que cette fainéantise des troupes militaires de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) profite à l’ennemi qui continue à conquérir des localités congolaises.
L’EAC face à la guerre du M23/RDF
Au cours des travaux du 20ème sommet tenu samedi 4 février à Bujumbura, chef-lieu du Burundi, les Chefs d’États membres de l’EAC ont ordonné, dans leur communiqué, que le processus politique soit renforcé et accéléré face à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC. Ils ont également ordonné à tous les pays fournisseurs de troupes de se déployer immédiatement, peu avant d’exhorter la RDC à faciliter immédiatement le déploiement des troupes de la République du Soudan du Sud et de l’Ouganda pour rejoindre les contingents déjà présents dans l’Est.
Les participants au sommet ont précisé que ce processus doit être accompagné par un dialogue. Les violations doivent être signalées au Président du Sommet pour consultation immédiate avec les membres, ont-il renchéri. Entre-temps, cette organisation Sous-régionale a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et au désarmement des groupes armés.
Au lendemain de ce sommet, le gouvernement de la République démocratique du Congo a rappelé que le mandat de la force régionale est, sans équivoque, offensif conformément aux résolutions des assises de Nairobi et Luanda.
Dans son communiqué, le gouvernement congolais a également estimé que la non respect des résolutions de la feuille de route du mini-sommet de Luanda (Angola) en novembre dernier est à la base de l’accentuation des violences dans l’Est du pays. Il a ainsi rappelé que seul le respect scrupuleux de cette feuille de route de Luanda et des résolutions prises au cours d’autres assises entre les chefs d’États de la sous-région permettra de rétablir un climat de sérénité et de paix dans la région.
Claudine Mulengya