Les forces vives de la province du Nord-Kivu jugent de dangereuse ‘’ la zone tampon’’ imposée aux Forces armées de la République démocratique du Congo, (FARDC), par les rebelles du M23 sous la bénédiction de la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est, (EAC), sur la ligne de front dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu.
En effet, après avoir conquis des agglomérations du territoire de Rutshuru, les rebelles du M-23 ont négocié avec la force régionale de l’EAC une zone dite tampon. Cet espace non accessible aux forces armées de la RDC, est sous contrôle de cette force régionale invitée pourtant par les autorités de la RDC pour appuyer les FARDC dans l’affront contre ces rebelles.
La coordination de la société civile du Nord-Kivu qui parle d’un accord mal négocié qualifie de dangereuse cette zone tampon qui limite la zone d’intervention des forces armées de la RDC.
« Cette zone tampon est très très dangereuse. Ça relève encore du plan rwandais qui veut qu’il y ait une zone qui ne permette pas à ce que les forces armées de la République attaquent ces rebelles pourtant qui sont en train de nous agresser. Pendant que les M-23 sont en train de libérer des zones pour créer la zone tampon, ils sont en train d’aller gagner d’autres villages. C’est pourquoi au niveau de la société civile nous continuons à demander non seulement au gouvernement de refuser cet accord mais aussi utiliser la force pour déloger ces rebelles », a dénoncé Edgard Katembo Mateso
Le vice-président de la société civile du Nord-Kivu a par ailleurs dénoncé le jeu de l’ennemi auquel joue la force régionale de l’EAC. Pour lui, cette force supplétive aux FARDC joue le rôle qui n’est pas le sien, celui pour lequel elle n’a pas été appelée en RDC.
« l’EAC est venue au pays c’était pour imposer la paix, pour combattre au côté des FARDC les rebelles du M-23/RDF pour les imposer de retourner au Rwanda et permettre à ce que les déplacés de guerre puissent regagner leurs milieux et reprendre leurs activités, mais il est étonnant de constater que au lieu de les combattre, au lieu de leur imposer la fin de la guerre, mais bien au contraire elle a créé une zone tampon qui ne permet plus aux FARDC d’accéder à l’ennemi. C’est très dangereux, nous devons le dénoncer et nous devons demander à notre gouvernement de pouvoir supprimer cette zone tampon, nous sommes un pays souverain, et donc nous devons nous défendre et imposer la paix sur toute l’étendue du territoire national », a-t-il déclaré.
Depuis le 23 décembre 2022, les forces de l’EAC se sont déployées dans les zones occupées par les rebelles du M-23. Le rôle que joue cette force régionale constituée des militaires kenyans, sud-soudanais, ougandais et rwandais suscite du questionnement au sein de la population congolaise qui crie depuis à un plan visant à donner des manœuvres aux rebelles afin de les parvenir à leur mission, celle de négocier de nouveaux accords avec le gouvernement congolais.
Serge Mulimani