La prison centrale de Walikale au Nord Kivu a enregistré entre janvier et mars 2023, dix (10) cas de décès des détenus. L’information a été livrée, mercredi 29 mars 2023 par le Bureau d’études et d’appui au développement de Walikale (BEDEWA).
Ces cas sont liés soit à la malnutrition, soit au manque de prise en charge médicale des locataires de cette maison de correction alerte cette organisation de défense des droits humains.
D’après le BEDEWA, quatre cas successifs de décès des détenus ont été enregistrés entre le 24 et 27 mars derniers au sein de cette prison suite à ces conditions de vie dégradantes. Ces cas de décès se sont ajoutés aux six (6) autres qui venaient d’être enregistrés les mois précédents au sein de cet établissement pénitentiaire. Le coordonnateur du BEDEWA, maitre Obedi Kamala, coordonnateur du BEDEWA déplore également la promiscuité qui sévit au sein de cette prison.
« La prison centrale de Walikale avait été construite pour abriter quarante (40) à cinquante (50) détenus, aujourd’hui elle contient cent-septante cinq (175). La situation humanitaire dans la prison est très critique, nous ne cessons d’enregistrer des morts », alerte-t-il.
Et de renchérir :
« Nous demandons qu’il ait installation d’une structure sanitaire dans cette prison. Il faut qu’il ait un médecin permanent et des infirmiers pour que des interventions urgentes se fassent en cas de la détection d’un cas de maladie chez un détenu. Walikale n’a jamais enregistré des cas pareils dans sa prison et pourtant nous ne sommes qu’au début de l’année, nous craignons le pire dans les six mois qui viennent si des mesures idoines ne sont pas prises ».
Maitre Obedi Kamala appelle également à l’implication urgente du gouverneur militaire du Nord-Kivu, afin de pousser les auxiliaires de la justice à l’organisation des audiences pour que les prisonniers, en détention préventive soient fixés sur leur sort.
« Le gouverneur doit être en contact avec le tribunal militaire garnison de Goma, il faut organiser des chambres foraines à Walikale. Les gens sont en train de mourir et certains sont innocents car ils n’ont pas eu le temps de s’expliquer devant le juge. Nous lançons un SOS », déclare-t-il.
Il sied de signaler que la majorité de détenus qui ont perdu la vie dans cette maison carcérale sont originaires du territoire voisin de Masisi.
Dieu-Merci Mumbere