Plus de 2 000 corps de citoyens congolais, tués lors de l’occupation de la ville de Goma par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23, attendent d’être inhumés. Le ministre de la Communication et médias et porte-parole du gouvernement a révélé ces chiffres au cours d’un briefing sur la situation sécuritaire générale du pays, coanimé ce lundi 3 février avec le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur et sécurité.
Selon le ministre Patrick Muyaya, ce bilan a été communiqué par les services du ministère de la Santé. Pour lui, le nombre croissant de victimes témoigne de l’ampleur des massacres commis à Goma par l’armée rwandaise et le M23.
« Ce matin (lundi, Ndlr), les services du ministère de la Santé ont informé le ministre qu’il y a plus de 2 000 corps à enterrer. Cela donne un aperçu des massacres qui ont eu lieu dans la ville, » a-t-il déclaré.
De son côté, le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur et sécurité, a précisé que le bilan de 2 000 corps ne comprend pas ceux déjà enterrés dans des fosses communes. Jacquemain Shabani a également révélé que l’armée rwandaise et ses alliés du M23 s’étaient livrés à des actes de pillage, récupérant des véhicules dans des maisons et démontant des usines pour les transporter au Rwanda.
« Les 2 000 corps à enterrer ne tiennent pas compte de ceux déjà enfouis dans des fosses communes, dont le nombre est difficile à évaluer, ni des pillages systématiques où l’armée rwandaise entre non seulement dans des maisons pour récupérer des véhicules pour les amener au Rwanda, mais démonte aussi des usines déjà établies chez nous en République démocratique du Congo, à Goma, pour les transporter au Rwanda. Ce sont des faits graves, » a-t-il ajouté.
Au cours du briefing, le ministre de la Communication a précisé que la documentation des faits se poursuit sur le terrain. Samedi 1er février, le ministre de la Santé avait dressé un premier bilan de plus de 700 morts et 2 800 blessés lors des combats pour le contrôle de Goma. Dans un rapport publié ce lundi 3 février, le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) a quant à lui répertorié au moins 900 morts et 2 880 blessés à Goma.
Didy Vitava