Des centaines d’enfants des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri n’ont pas accès à l’éducation scolaire. Ce, en dépit de la gratuité de l’enseignement de base décrétée au pays par le Président Félix Tshisekedi. Cette situation alarmante est la conséquence de l’insécurité chronique qui déchire ces provinces de l’Est du pays depuis plusieurs années.
Le représentant légal et mondial de l’Eglise évangélique du rite africain (EERA) a décrié cette situation, dimanche 22 décembre dernier. C’était dans son message lors du culte de clôture de la campagne d’évangélisation interdiocésaine organisée en ville de Beni (Nord-Kivu) par l’EERA.
Selon le Patriarche El Shamir Kalwaghe Josué, la fermeture de plusieurs écoles suite aux massacres des ADF en région de Beni-Lubero-Ituri d’une part, et à la guerre d’agression rwandaise menée par les rebelles du M23-AFC dans la partie Sud du Nord-Kivu, d’autre part, plusieurs enfants voués au déplacement peinent à reprendre le chemin de l’école. Ces enfants n’ont aucun espoir quant à leur avenir.
« Plusieurs enfants déplacés sont abandonnés, leur avenir demeure incertain. Voilà pourquoi même, malgré la gratuité de l’enseignement de base décrétée au pays par le Président Tshisekedi, des centaines d’enfants ne vont pas à l’école suite à l’insécurité. Les massacres des ADF ont déjà fait beaucoup de victimes, maintenant c’est la guerre du M23 qui s’ajoute avec d’énormes conséquences. Dans des camps des déplacés, des enfants errent, sans assurance pour leur avenir », a-t-il fait savoir.
Le Pasteur de l’Eglise évangélique du rite africain (EERA) trouve urgent pour le gouvernement congolais de mettre fin à la guerre d’agression rwandaise et aux massacres des civils par ADF perpétrés dans la région de Beni-Ituri depuis plusieurs années. Il fait savoir que plus de 30 000 personnes dont des enfants en âge scolaire nécessitant une assistance humanitaire d’urgence sont disséminés au Nord-Kivu.
« Je tiens à rappeler au gouvernement congolais qu’il doit porter une attention particulière à ce problème des populations victimes des massacres et d’autres conflits armés au Nord-Kivu et en Ituri. Nous savons que plus de 30 000 personnes dont des enfants qui ont besoin d’être à l’école ont déjà fui leurs maisons, les champs et ne bénéficient d’aucune assistance. Voilà pour quoi nous interpellons le gouvernement, cette situation doit finir et nous devons vivre la paix », a-t-il déclaré.
Le représentant légal et mondial de l’Eglise évangélique du rite africain (EERA) dit attendre des actions concrètes en ce qui est de la restauration de la paix dans la partie Est du pays. Il insiste que le nouveau Chef d’état major général des FARDC doit se montrer à la hauteur de la tâche.
« Vous le savez, l’ADF vient de durer dans cette région (Beni, ndlr), il y a aussi la guerre du M23 qui menace la province, c’est pour quoi nous demandons au nouveau Chef d’état major général des FARDC de mener des actions concrètes afin de voir comment ramener la paix dans les zones sous l’emprise des ennemis », insiste le Père de l’Afrique.
Il convient de rappeler que la province du Nord-Kivu est confrontée à une impasse sécuritaire. Sa partie Nord est sous le choc des massacres commis par les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) depuis plus de 10 ans alors qu’une importante partie du Sud de la province est occupée par les rebelles du M23-AFC soutenus par l’armée rwandaise (RDF). Ces rebelles ont également assiégé quelques villages dans le Sud du territoire de Lubero, constituant ainsi une menace sur la partie dite Grand-Nord, déjà accablée par les massacres ADF.
Didy Vitava