Les journalistes sont appelés à pratiquer un « journalisme patriotique » durant cette période de guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Le chef des travaux Muhindo Patient Tumsifu Akilimali a lancé cet appel lors d’une interview exclusive accordée à RTPA.CD, vendredi 7 février.
Enseignant à la faculté des Sciences de l’information et de la communication à l’Université officielle de Rwenzori (UOR) à Butembo, au Nord-Kivu, Patient Akilimali souligne que, bien que les journalistes doivent travailler en toute indépendance, ils ont le devoir de faire preuve de citoyenneté en relayant des informations qui soutiennent les Forces de défense et de sécurité, contribuant ainsi à la sécurité de la population.
« Dans un contexte de guerre, il est vrai que le journaliste doit œuvrer en toute indépendance et rapporter les faits de manière neutre, plusieurs théoriciens conseillent un journalisme patriotique. C’est vrai qu’il y a déjà un penchant, mais le journaliste c’est d’abord un citoyen, en tant que citoyen, il doit exercer un journalisme axé sur la promotion de l’amour de la patrie et le soutien des Forces de défense et de sécurité, » explique-t-il.
Il encourage également la communauté à s’appuyer sur des informations fiables provenant de sources et des médias dignes de confiance. Patient Akilimali reconnaît que le travail des journalistes est difficile en cette période de guerre.
« Journalistes et habitants ont un grand rôle à jouer. Nous devons donc surveiller tout ce que nous publions sur les réseaux sociaux. L’information sécurise lorsqu’elle prévient des incidents et permet aux gens de se mettre à l’abri. Les journalistes en province du Nord-Kivu, surtout dans le Sud, ont du mal à collecter l’information, s’ils parviennent à la collecter, le traitement pose problème suite au contexte. Cela implique que le droit à l’information est mis en danger. Nous avons le devoir de publier des informations vraies et vérifiables, » indique-t-il.
La province du Nord-Kivu est actuellement confrontée à une guerre d’agression rwandaise orchestrée par la rébellion du M23/AFC, ce qui complique l’exercice du métier de journaliste.
Le 30 janvier dernier, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) avait demandé aux journalistes de ne pas diffuser d’informations sur la guerre dans l’Est de la RDC sans citation de sources officielles, rendant ainsi l’exercice de la profession plus difficile.
Claudine Mulengya




























