Depuis Bruxelles, où il a pris part ce jeudi 9 octobre à la deuxième édition du Global Gateway Forum, organisée par l’Union européenne (UE), le président congolais Félix Tshisekedi a officiellement tendu la main à son homologue rwandais, Paul Kagame. Ce, en vue de mettre fin à la tension croissante entre les deux pays voisins et d’œuvrer ensemble pour la paix.
Dans son intervention, Félix Tshisekedi a réaffirmé que la République démocratique du Congo (RDC) n’a jamais manifesté une attitude belliqueuse vis-à-vis de ses voisins, dont le Rwanda. Il a reconnu que lui et son homologue rwandais, Paul Kagame, sont les seuls responsables capables d’arrêter l’escalade entre les deux pays.
« En aucun moment je n’ai affiché une attitude belliqueuse, quelle qu’elle soit, à l’égard du Rwanda, de l’Ouganda ou d’un autre de nos neuf (9) voisins. Aujourd’hui, nous vivons cette situation et nous sommes les deux seuls capables d’arrêter cette escalade. Je le dis en prenant à témoin le président João Lourenço, de l’Union africaine, auquel je rends un hommage particulier pour son implication dans cette crise et qui, comme vous le savez, était à quelques encablures de la régler définitivement. Malheureusement, sans aucune raison, je n’en ai jamais entendu parler jusqu’à ce jour, vous avez boycotté cette cérémonie alors que nous étions à 98% de recouvrer une paix durable. Mais il n’est pas trop tard. C’est pour cela que je prends à témoin ce forum, et à travers lui le monde entier, pour vous tendre la main, Monsieur le Président, afin que nous fassions la paix des braves », a-t-il déclaré.
Selon Félix Tshisekedi, pour parvenir à cette paix des braves, il faut que le président rwandais intime aux troupes de l’AFC-M23 (rébellion qui occupe une majeure partie du Nord et du Sud-Kivu, en RDC) d’arrêter l’escalade de violence qui a déjà fait beaucoup de victimes.
« Cela demande que vous donniez l’ordre aux troupes du M23, qui sont soutenues par votre pays, d’arrêter cette escalade qui a fait suffisamment de morts. Nous les comptons par millions depuis des années. L’histoire nous jugera », a-t-il ajouté.
Le président congolais s’est montré ouvert à des discussions franches autour de cette crise entre les deux pays, afin d’y mettre fin, de rétablir la paix et de relancer le développement.
Cette déclaration de Félix Tshisekedi intervient dans un contexte tendu, marqué par de multiples blocages dans les discussions entre Kinshasa et la rébellion de l’AFC-M23. Malgré la signature de la déclaration de principe entre les deux parties en juillet dernier à Doha, au Qatar, ces dernières peinent à s’accorder sur plusieurs points devant baliser la voie à un accord final.
Depuis la résurgence de la rébellion de l’AFC-M23 dans l’est de la République démocratique du Congo, la tension demeure vive entre Kinshasa et Kigali. Le gouvernement congolais accuse le Rwanda d’apporter un soutien logistique et humain au M23. Cette situation a accentué les tensions entre les deux pays, tandis que sur le terrain, les affrontements entre les forces gouvernementales et la rébellion de l’AFC-M23 ont déjà fait beaucoup de victimes. Après l’échec de Luanda (Angola) en décembre 2024 et la stagnation du processus de Doha (Qatar), cette démarche de Tshisekedi suscite un nouvel espoir d’aboutir à un cadre de sortie de crise.
Didy Vitava




























