La suspension par le gouvernement congolais de toutes les activités du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) sur l’ensemble du territoire national en raison du retour de son autorité morale au pays par la ville de Goma, occupée par le M23-AFC est plus politique que juridique. C’est ce que démontre le politologue Arsène Kaputu, enseignant en faculté des sciences politiques et administratives de l’Université officielle de Rwenzori (UOR) Butembo (Nord-Kivu).
Dans son analyse partagée à RTPA.CD ce mardi 22 avril, Arsène Kaputu souligne que la décision du ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières semble violer les dispositions de l’article 30 relatif à la liberté de résidence en République démocratique du Congo. Il décèle une ambiguïté dans l’application de cet article.
“C’est aussi une décision politique parce qu’elle semble violer les dispositions de l’article 30 relatif à la liberté de résidence et de circulation, qui n’a pas défini le lieu ou le contexte dans lequel on peut en jouir. Donc, tant qu’on est sur le territoire congolais, on doit aller dans n’importe quelle ville en RDC, n’importe quel village. Si on a respecté les lois de la RDC, on peut sortir par là où on veut quand on va à l’étranger comme on peut entrer par là où on veut“, déclare-t-il.
Par ailleurs, le politologue pense que l’entrée au pays de l’ancien président Joseph Kabila via la ville de Goma occupée par la coalition M23-AFC semble confirmer la thèse selon laquelle il serait “collaborateur” à cette rébellion.
“La présence de Kabila semble confirmer la thèse de Kinshasa selon laquelle il serait un collaborateur direct du M23 parce qu’il entre à Goma, l’actuel Quartier général du M23. Il est donc sécurisé par les services de sécurité du M23, ce qui fait qu’il bénéficie déjà même de l’hospitalité et des services du M23, alors qu’ils ne sont pas en train d’offrir le même traitement à d’autres citoyens congolais. On sait que les citoyens congolais sont en train de souffrir et subir des tortures, viols voire être tués“, explique t-il.
Le politologue Arsène Kaputu estime pendant ce temps que cette décision du ministère de l’Intérieur pourrait engendrer des conséquences positives dans le cas où les institutions de la RDC arriveraient à mettre la main sur l’ancien président Joseph Kabila, accusé d’avoir enfreint les lois de la République.
Dans sa décision du 19 avril 2025, le ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières accuse l’autorité morale du PPRD, ancien président de la RDC, Joseph Kabila Kabange, d’être complice dans la crise sécuritaire actuelle au pays. Il condamne également son entrée au pays via la ville de Goma sous occupation du M23.
Claudine Mulengya




























