Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) tire la sonnette d’alarme face à la dégradation rapide du système de santé dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, où la majorité des structures médicales font face à de graves pénuries et à une insécurité persistante. La poursuite des affrontements armés et la réduction du financement humanitaire aggravent la crise, laissant des milliers de personnes sans accès aux soins essentiels.
Selon le CICR, plus de 80% des structures de santé dans les deux provinces fonctionnent sans appui extérieur, tandis que de nombreux centres ont dû se déplacer ou réduire leurs activités faute de moyens. Le manque de médicaments, la fuite du personnel soignant et l’afflux massif de déplacés internes exercent une pression insoutenable sur les structures encore opérationnelles.
François Moreillon, chef de la délégation du CICR en RDC, indique que les équipes médicales sur place continuent à travailler dans des conditions extrêmement difficiles, parfois à proximité immédiate des zones de combat. Le CICR appelle à une mobilisation urgente des autorités, des partenaires humanitaires et des bailleurs pour garantir la continuité des soins.
« Plus de 80% des structures de santé dans les Kivu ne bénéficient d’aucun soutien humanitaire. Elles fonctionnent uniquement grâce à la détermination de leur personnel, parfois même derrière les lignes de front », souligne-t-il.
L’organisation insiste sur la nécessité de rétablir les chaînes d’approvisionnement en médicaments, d’assurer la sécurité du personnel soignant et de faciliter le transfert des patients blessés ou gravement malades. Sans un soutien rapide et coordonné, avertit le CICR, la crise sanitaire risque de s’aggraver et de priver davantage de communautés d’un accès vital à la santé.
« Il faut garantir l’approvisionnement en médicaments, le transfert sécurisé des patients et la protection du personnel soignant. Il en va de la survie de milliers de personnes », insiste François Moreillon.
Dieu-Merci Mumbere