L’ancien président congolais Joseph Kabila a été condamné à mort par la Haute cour militaire pour trahison et participation à un mouvement insurrectionnel. La justice militaire l’a reconnu coupable d’être le chef de la coalition armée AFC-M23.
Une décision aussitôt rejetée par son entourage et par le Front commun pour le Congo (FCC), qui parle d’une condamnation sans preuves et d’une instrumentalisation politique de la justice.
“Plus de trois heures pour ne présenter que des ragots des réseaux sociaux et de la rue de Kinshasa. Aucune preuve liant sans aucun doute Joseph Kabila Kabange à la coalition AFC-M23”, a déclaré Kikaya Bin Karubi, conseiller diplomatique de l’ancien chef de l’État.
Selon lui, la seule reproche retenue contre Kabila serait d’avoir séjourné à Goma et Bukavu, deux villes de l’Est de la RDC. Karubi a défendu le bilan de l’ex-président, rappelant qu’à son arrivée au pouvoir en 2001, le pays était découpé en plusieurs morceaux.
“Non seulement a-t-il réunifié le Congo, mais il a reconstruit l’architecture étatique pour organiser trois cycles électoraux qui ont culminé par une alternance sans effusion de sang”, a-t-il insisté.
Le conseiller de Kabila a également dénoncé une contradiction entre cette condamnation et les pourparlers menés à Doha avec la même rébellion.
“On condamne Joseph Kabila Kabange à mort pour soi-disant être le chef de l’AFC-M23. Pendant ce temps, on négocie avec la même AFC-M23 à Doha. Le monde nous regarde”, a-t-il déclaré.
De son côté, le FCC, plateforme politique de l’ancien président, a qualifié la décision de tragi-comédie et de chronique d’un meurtre annoncé. Dans un communiqué signé par son coordonnateur Raymond Tshibanda, le regroupement accuse le pouvoir en place de restaurer la dictature et d’instrumentaliser la justice à des fins politiques.
Pour le FCC, cette condamnation n’est pas seulement celle d’un homme, ancien Président de la République soit-il. C’est aussi et surtout celle de l’État de droit et de toutes les conquêtes démocratiques obtenues de haute lutte par notre peuple depuis bientôt deux décennies. Le regroupement a promis de combattre cette décision sans répit jusqu’à vaincre la tyrannie.
Joseph Kabila a dirigé la République démocratique du Congo de 2001 à 2019, avant de céder le pouvoir à Félix Tshisekedi à l’issue d’une alternance pacifique.
La rédaction




























