La société civile décrète une journée de deuil sans activités ce jeudi 11 septembre 2025 sur toute l’étendue de la commune d’Oicha et ses environs, dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu.
Cette décision des forces vives fait suite aux massacres de 18 civils par les rebelles ADF, dans la nuit de lundi au mardi 9 septembre, dans les villages de Fotodu et Avey, situés respectivement dans les localités de Bakila-Bakaiko et Buloloma, dans le groupement Batangi-Mbau, en secteur de Beni-Mbau.
Selon Darius Syayira, rapporteur de la société civile d’Oicha, les derniers corps des victimes de ces massacres seront inhumés ce jeudi. Toute la population est donc appelée à observer le deuil et à cesser toutes activités.
« Aujourd’hui, nous avons enterré une quinzaine de nos compatriotes massacrés. Demain, d’autres seront également inhumés. C’est la raison pour laquelle nous disons que nous devons rester à la maison en pleurant nos proches. Quand nous disons qu’il y a deuil, cela veut dire qu’il n’y a pas d’activités dans tous les secteurs. C’est un message que nous adressons à toute la population d’Oicha et ses environs. Les commerçants, motards, et ceux du marché central, tout le monde, même dans les quartiers chauds, doit cesser les activités pour honorer la mémoire de ceux qui ont péri dans ce massacre », a-t-il déclaré.
Le rapporteur de la société civile d’Oicha précise toutefois que cette journée de deuil n’est pas un appel à la violence ni aux manifestations. Il invite toutes les couches sociales à l’observer dans une attitude de profonde méditation sur la situation sécuritaire dramatique dans la région.
« Que personne ne se transforme en société civile pour coincer la population. C’est une journée d’introspection sur la situation que nous traversons », a-t-il ajouté.
Alors que chaque jeudi de la semaine est normalement consacré aux travaux communautaires (Salongo) dans la commune d’Oicha, la société civile appelle les habitants à n’observer que le deuil.
« Nous sommes endeuillés, donc il ne s’agit pas de salongo ce jeudi. C’est une journée de deuil, que les gens restent à la maison », a-t-il martelé.
En dehors de la commune d’Oicha, d’autres appels à une journée de deuil ont également été lancés dans les villes de Butembo et Beni. Le groupe de pression Véranda Mutsanga est en première ligne de cette initiative. Il parle d’une journée de deuil et de dénonciation des massacres commis dans les territoires de Beni (Fotodu, Avey) et de Lubero (Ntoyo), où les rebelles ADF ont tué respectivement 18 et 71 civils dans la nuit de lundi à mardi 9 septembre.
Didy Vitava




























