A l’orphelinat Sainte-Marie, basé à Musienene dans le territoire de Lubero, une jeune fille a déjà consacré son temps aux enfants, soit abandonnés à la naissance soit après l’accouchement. Furaha Kavira Kavunga se dit fière d’exercer en tant que berceuse. Dimanche 9 décembre, elle a confié à la RTPA les raisons qui l’ont poussée à s’engager dans l’encadrement de ces enfants vulnérables.
Âgée de 25 ans et originaire de Lukanga dans le territoire de Lubero, mademoiselle Furaha Kavira Kavunga exerce la fonction de berceuse auprès des orphelins de Sainte-Marie depuis deux ans.
Elle explique être motivée par l’envie d’aider les orphelins, bien qu’elle n’ait jamais enfanté. Elle ajoute que cette occupation la protége de certains risques liés à la délinquance juvénile. Célibataire, Furaha Kavira précise qu’elle n’allaite pas les nourrissons, mais les nourrit au biberon.
“J’ai totalisé deux ans de service à l’orphelinat en tant que berceuse. Je n’ai jamais enfanté. La pitié envers les orphelins m’a poussée à venir ici. Je rends grâce à Dieu, car en restant à l’orphelinat, je me suis débarrassée de certaines antivaleurs. Je suis fière d’être berceuse. Nous ne les allaitons pas, nous les nourrissons au biberon.”
Toutefois, Furaha Kavira Kavunga reconnaît que l’insuffisance des moyens ne lui permet pas de subvenir pleinement à ses besoins. Elle souligne que la tâche demeure très exigeante et invite la communauté à s’impliquer de plus en plus dans l’encadrement et l’éducation des orphelins.
“La tâche est très noble: on nous amène parfois des bébés âgés d’un seul jour. L’enfant atteint deux ans après de nombreux sacrifices. S’occuper d’un orphelin exige d’amour et dévouement. J’appelle la communauté à un bon encadrement et à l’éducation des orphelins. J’exhorte également aux prières et à l’aide afin que nous puissions bien nous occuper des enfants.”
Pour rappel, l’orphelinat Sainte-Marie a été créé le 23 décembre 1935 à Beni-Paida par les sœurs religieuses oblates de l’Assomption. Depuis 2014, il est transféré à Musienene, dans le territoire de Lubero, à la suite des massacres perpétrés par les ADF à Beni. Cette structure héberge actuellement 21 enfants abandonnés par leurs mères, soit à la naissance, soit après l’accouchement, dont l’âge varie de zéro à quatre ans.
Emmanuel SYAVUTAWA




























