La société civile, noyau de la commune d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, au Nord-Kivu, décrète des journées illimitées sans activités sur toute l’étendue de l’entité à partir du lundi 3 novembre. Elle exige le remplacement des autorités locales, notamment la bourgmestre et les commandants de la police communale et territoriale.
La décision a été prise lors d’une assemblée extraordinaire d’évaluation de la situation sécuritaire dans la commune, tenue dans la salle Mathe Mathieu jeudi 30 octobre. Outre les journées sans activités, elle a également décidé de suspendre le paiement de toutes les taxes jusqu’au départ de ces autorités.
« La situation a perduré à Oïcha alors que ces autorités sont là pour nous. Elles doivent écouter ce que nous, la population, disons. Les gens sont tués, les maisons incendiées, des véhicules également. C’est ce qui nous amène à décider ainsi, ensemble avec la population. Trop, c’est trop », a déclaré Isaac Kavalami, président de la société civile d’Oicha.
La société civile leur reproche principalement la passivité face à l’insécurité devenue monnaie courante dans l’entité. Elle appelle par ailleurs la population à accompagner cette mesure afin d’amener les autorités à agir face à l’insécurité dans la région.
Depuis quelques mois, le climat demeure tendu entre la société civile et la bourgmestre de la commune d’Oicha. Les forces vives dénoncent, dans le chef de l’autorité communale, plusieurs griefs, dont la passivité face à la criminalité dans l’entité et de graves irrégularités dans la gestion communale.
Elles ont, à maintes reprises, saisi le gouverneur de province afin d’obtenir son remplacement. Pour la bourgmestre, cette démarche de la société civile est instrumentalisée à des fins politiques.
Claudine Mulengya




























