Face au phénomène d’errance des enfants vulnérables dans la ville de Butembo (Nord-Kivu), le Parlement d’enfants Butembo-Lubero plaide pour la construction d’une maison d’asile dans la ville. Ce, dans le but d’assurer un encadrement adapté pour ces enfants abandonnés à eux-mêmes.
Joël Ngunza, président de cette structure de défense des droits des enfants se dit préoccupé par la situation de plusieurs enfants qui errent dans les rues de la ville de Butembo en train de mendier. Il a exprimé cette inquiétude au cours d’une interview accordée à RTPA.CD, le 16 mai dernier.
Il fait savoir que les enfants qui sillonnent la ville en train de mendier sont composés de trois catégories : les déplacés de guerre, les orphelins et les sans abri. Du matin au soir, ils circulent dans la ville en train de mendier.
Face à cette situation, le président du Parlement d’enfants Butembo-Lubero insiste sur la nécessité de construire dans la ville, une maison d’asile où ces enfants pourraient bénéficier d’une prise en charge adéquate.
« Si une maison d’asile pouvait être construite à Butembo pour ces enfants, cela permettrait un encadrement adéquat. Le gouvernement congolais et ses partenaires peuvent urgemment envisager la construction de ce centre d’accueil pour enfants vulnérables. Nous pensons aussi que l’aide destinée à cette catégorie d’enfants devrait être orientée directement vers cette maison d’asile, afin de leur éviter l’errance dans la ville. Malgré la gratuité de l’éducation, la plupart d’entre eux ne vont plus à l’école, car ils ne peuvent pas y aller le ventre vide », a-t-il expliqué.
Il déplore le manque d’attention de la part des autorités et de la communauté locale sur la situation de ces enfants.
« La situation de ces enfants nous préoccupe beaucoup, car ils ne bénéficient de l’attention de personne. Les autorités, tout comme la population, se contentent de les observer. C’est une situation très délicate. Ils ont le droit d’attirer l’attention de tous, comme les autres enfants. Imaginez-vous : ces enfants arrivent en ville le matin et n’en repartent qu’autour de 20 heures », a-t-il précisé.
Par ailleurs, Joël Ngunza interpelle les responsables de certains orphelinats, qui seraient indexés dans cette pratique, d’envoyer des enfants vulnérables mendier dans les rues de la ville.
« Nous demandons aux orphelinats qui encadrent ces enfants de les retirer des rues de la ville et de les garder dans leurs structures, afin que ceux qui souhaitent leur venir en aide puissent les rencontrer dans les orphelinats, et non dans les rues. Si, par ailleurs, les responsables d’orphelinats souhaitent solliciter de l’aide auprès de bonnes volontés dans la ville, ils devraient éviter d’exposer des enfants très vulnérables à divers risques », a-t-il déclaré.
Il convient de souligner que le nombre d’enfants déplacés ou orphelins mendiants dans les rues de Butembo connaît une augmentation.
La rédaction