Dans le cadre de son soutien aux agents et cadres des antennes territoriales du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) Nord-Kivu, en grève sèche depuis le 1er septembre, le mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) prévoit des actions citoyennes de grande envergure.
Ce mouvement citoyen pro-démocratie l’a annoncé vendredi 12 septembre, à l’issue d’une audience avec le chef du premier bureau de la mairie de Butembo. Selon Jean-Pierre Kasma, les actions prévues visent à pousser les autorités compétentes à répondre au plus vite aux revendications des grévistes, impayés depuis 35 mois.
Ce militant de la LUCHA estime que l’abandon de ces agents et cadres du P-DDRCS, détenant d’informations sécuritaires sensibles, constitue à la fois un risque et une menace dans ce contexte de crise sécuritaire croissante dans l’Est du pays.
“C’est une question qui a attiré notre attention, car après 35 mois, les agents et cadres du P-DDRCS n’ont jamais été payés. Ils n’ont reçu ni prime ni salaire. Nous avons décidé de venir échanger avec l’autorité urbaine pour comprendre sa lecture sur cette problématique. C’est une question très sensible, ces agents et cadres détiennent des informations sécuritaires, et nous sommes dans une zone en proie à l’insécurité”, a-t-il expliqué.
Après la rencontre avec le représentant du maire de Butembo, Jean-Pierre Kasma a annoncé que des actions de terrain suivront, notamment des marches et des plaidoyers auprès des autorités politico-administratives, jusqu’à ce que les grévistes soient rétablis dans leurs droits.
“L’étape qui va suivre, c’est de mener des actions de terrain. Nous apportons notre appui à ces agents et cadres du P-DDRCS comme nous le faisons dans le cadre social et pour la dignité humaine. Il y aura des marches pour interpeller certains responsables qui entretiennent le blocage dans cette affaire d’arriérés de salaire. Nous allons aussi rencontrer leurs partenaires pour leur montrer qu’ils doivent se solidariser avec ces agents en souffrance. Nous allons manifester dans les rues de Butembo jusqu’à ce que le président de la République et la coordination nationale du P-DDRCS soient saisis et que ces agents soient remis dans leurs droits“, a-t-il déclaré.
Dans une déclaration conjointe rendue publique mardi 9 septembre à Beni, les mouvements citoyens et groupes de pression de Butembo et Beni dont la LUCHA, Filimbi, le Baromètre citoyen et la Véranda Mutsanga avaient accordé 72 heures à la coordination nationale du P-DDRCS pour répondre favorablement aux revendications des grévistes. Faute de quoi, ils menaçaient d’enclencher des actions de grande envergure.
Ce moratoire a expiré vendredi 12 septembre. Dans leur déclaration, ces mouvements citoyens et groupes de pression ont exprimé des inquiétudes face à la suspension des activités de désarmement et de démobilisation des ex-combattants, dans un contexte sécuritaire déjà très préoccupant au Nord-Kivu. Ils ont appelé à une implication urgente des autorités à tous les niveaux.
Pour rappel, les agents et cadres des antennes territoriales du P-DDRCS au Nord-Kivu ont entamé une grève sèche depuis le lundi 1er septembre. Ils réclament principalement le paiement de 35 mois d’arriérés de salaire.
Depuis cette date, les grévistes observent un sit-in dans l’enceinte du bureau de la coordination provinciale du P-DDRCS, délocalisé en ville de Beni depuis l’occupation de Goma. Selon les dernières informations, le coordonnateur provincial du programme aurait déplacé son bureau, le climat de travail étant compromis par ce sit-in.
Didy Vitava




























