Les jeunes membres des mouvements citoyens et groupes de pression actifs dans les villes de Butembo et Beni ont effectué, ce dimanche 2 novembre, une descente à la centrale hydroélectrique de Talihya Nord, de la société Énergie du Nord-Kivu (ENK), située dans le territoire de Beni. Au terme de cette activité, ils ont appelé la population à protéger le patrimoine matériel de cette société, distributrice du courant électrique dans les deux villes du Nord-Kivu.
La visite a commencé au niveau du barrage et du bassin, sous la conduite du chargé de production, avant de se poursuivre au poste de mise en charge, puis à la centrale proprement dite. Sur place, les jeunes activistes ont apprécié les installations de cette infrastructure hydroélectrique.
Selon Franck Mukenzi, porte-parole de la Synergie des mouvements citoyens et groupes de pression de Butembo, la population doit préserver ces ouvrages, car aucune revendication ne peut justifier les attaques contre les poteaux ou les autres équipements de la société, malgré les défaillances souvent décriées par ses abonnés.
« On peut remercier l’investisseur, il y a un grand investissement ici. Parvenir à produire ce courant n’est pas moindre. À tous ceux qui revendiquent, qu’ils le fassent sans rien casser. Ce qu’on a investi ici est énorme perdre tout cela par colère n’a pas de sens. Nous, la population et ENK, devons toujours trouver un terrain d’entente, mais on ne doit rien casser de dégâts, car cela constituerait une perte double », a-t-il déclaré.
Il a exhorté la société Énergie du Nord-Kivu à faciliter l’accès à l’électricité à toutes les couches sociales, notamment en révisant à la baisse le coût de l’abonnement et du cash power.
« La population est diversifiée sur le plan économique. Certains ont des moyens, d’autres non. ENK devrait donc fournir des efforts pour que tout le monde puisse accéder au courant, qu’il s’agisse du bas peuple ou des riches », a-t-il plaidé.
De son côté, Christian Kakule Munganga, activiste du groupe de pression Véranda Mutsanga à Beni, a appelé la population à s’approprier la société ENK et à protéger ses infrastructures comme tout autre bien public. Il a toutefois invité la société à stabiliser le courant et à réduire les coupures, principale préoccupation des abonnés.
« Nous ne devons pas nous acharner contre la société ENK. Elle nous aide en fournissant du courant à la ville de Beni. Lorsque nous arrachons les poteaux, cela ne nous sert à rien, au contraire, c’est la population qui en souffre. Que chacun protège les équipements de l’ENK comme ses propres biens. Nous demandons aussi à la société de repondre aux préoccupations de la population, notamment la régularité du courant et d’éviter les coupures brusques. Même le dimanche, ENK devrait assurer la fourniture du courant et programmer le désablage les jours de travaux communautaires », a-t-il ajouté.
Cette descente a permis à la société Énergie du Nord-Kivu (ENK) de faire découvrir aux jeunes activistes de Butembo et Beni l’ampleur des investissements déployés pour desservir la population en électricité. L’entreprise attend que ces jeunes, témoins de la qualité de ses infrastructures, deviennent des sensibilisateurs auprès de la population.
« Nous attendons d’eux la sensibilisation de ceux qui n’ont jamais visité nos installations, afin de leur faire voir le niveau du travail déjà réalisé par la société. Nous voulons qu’ils deviennent nos sensibilisateurs au sein de la population », a déclaré Philemon Katembo Musavuli, communicateur de l’ENK.
Actuellement, la société Énergie du Nord-Kivu alimente les villes de Butembo et Beni grâce à une production de 12 mégawatts. Après cette phase, elle prévoit des extensions et l’équipement de nouvelles cabines déjà construites dans les deux villes.
Didy Vitava




























