La Convention pour les droits de l’homme (CRDH), antenne du territoire d’Irumu dans la province de l’Ituri, qualifie de sabotage l’attaque des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) qui a visé le village d’Idohu dans la soirée du mardi 9 décembre, après la réouverture de la route Komanda-Luna dans la journée de ce même mardi.
Idohu est un village situé le long de la route nationale numéro 4 (RN4), sur le tronçon Komanda-Luna, dans le groupement de Bandavilemba, en chefferie des Walese Vonkutu. Selon le coordonnateur de cette organisation de défense des droits humains, les rebelles tentent de saboter les efforts déployés par les autorités compétentes pour rouvrir cette route et terroriser les usagers.
“L’ennemi et ses complices veulent saboter les efforts ayant conduit à la réouverture de la RN4 et la reprise des activités sur cette route. L’ennemi voudrait saboter ces efforts et faire peur aux usagers de cette route pour qu’elle soit à nouveau coupée”, a déclaré Christophe Munyanderu.
Cette attaque des ADF à Idohu a fait quatre morts, dont un bébé d’environ quatre (3) mois, décédé après avoir été atteint par une balle au centre du village. Les trois autres victimes sont des adultes, tous des hommes, pris par surprise par les rebelles alors qu’ils revenaient de leurs champs. Ils ont tous été tués à la machette.
Selon le coordonnateur de la CRDH en Irumu, cette attaque témoigne également de la fragilité de la situation sécuritaire dans les zones sous opérations conjointes FARDC-UPDF. Christophe Munyanderu plaide pour l’élargissement des opérations militaires dans toutes les zones où des mouvements rebelles seraient signalés, ainsi que pour le renforcement des mesures de protection des civils.
“Nous avons toujours signalé que l’ennemi ADF effectue des navettes sur la rivière Ituri. Il faudrait qu’il y ait des dispositifs sécuritaires pour boucher les entrées et les sorties de l’ennemi. Malheureusement, toutes ces alertes ne sont pas prises en compte. Voilà que l’ennemi vient d’attaquer la population à Idohu : il y a trois civils adultes tués et un bébé d’environ trois mois. Notre recommandation est de demander aux militaires de mener des patrouilles dans le fin fond de la brousse, parce que tant que l’ennemi trouve une zone non contrôlée par les militaires, il s’en prendra aux civils. Il faudrait donc définir les mécanismes nécessaires pour protéger les usagers de la RN4 et les paisibles habitants des différents villages. Je pense que cela pourrait nous aider à stopper cette hémorragie”, a-t-il estimé.
La Convention pour le respect des droits de l’homme (CRDH), antenne du territoire d’Irumu, demande par ailleurs aux autorités militaires de développer une culture d’échange avec la population civile, partenaire indispensable dans la lutte pour la sécurité dans la région.
Didy Vitava



























