Dans une correspondance adressée vendredi 5 décembre à la Première ministre Judith Suminwa, cheffe du gouvernement, le député national Carly Nzanzu Kasivita a dénoncé la violation, par les gouverneurs militaires du Nord-Kivu et de l’Ituri, des décrets portant allégements fiscaux dans les provinces sous état de siège. Ces mesures visaient à soulager les opérateurs économiques affectés par l’insécurité.
Selon l’élu du territoire de Beni, les deux autorités provinciales ont au contraire procédé à l’augmentation de certaines taxes. Il cite notamment le cas de la taxe sur le carburant, passée de 1 000 à 3 000 dollars au Nord-Kivu et de 1 000 à 1 500 dollars en Ituri.
« Au niveau de la province du Nord-Kivu par exemple, la taxe sur le carburant a été augmentée de 1 000 à 3 000 dollars. Donc, au lieu de soulager la population, les autorités provinciales militaires ont plutôt augmenté la parafiscalité sur le carburant, contrairement au décret de la Première ministre. En Ituri, la parafiscalité sur le carburant est passée de 1 000 à 1 500 dollars », dénonce-t-il.
Outre le carburant, Carly Nzanzu Kasivita déplore l’imposition de montants variant entre 5 et 10 dollars par tonne, exigés lors des opérations d’exportation du cacao et du café. Selon lui, cette pratique viole la loi portant principes fondamentaux sur l’agriculture et pénalise les agriculteurs.
« Le secteur agricole qui est un secteur moteur de l’économie de la province du Nord-Kivu a été chargé. L’exportation du cacao, au lieu de respecter l’esprit de la loi qui recommande de diminuer des charges pour garantir un prix alléchant aux agriculteurs, a été surchargé par le gouvernement militaire du Nord-Kivu. Il faut payer 10 dollars par tonne au profit du pouvoir provincial, au détriment des producteurs. On n’a augmenté les taxes pour le cacao mais aussi pour le café. Il faut payer 5 dollars par tonne de café à Beni », regrette-t-il.
Pour le député national, cette surcharge parafiscale, qui affecte directement les consommateurs, compromet les efforts du gouvernement central visant à soulager les populations éprouvées par la guerre. Il appelle la Première ministre à rétablir pleinement la politique nationale de décompression fiscale afin que les communautés locales bénéficient réellement des mesures adoptées par le gouvernement.
Carly Nzanzu Kasivita plaide par ailleurs pour la reconduction des décrets du 21 novembre 2024 et du 13 février 2025, accordant des allégements fiscaux dans les provinces sous état de siège.
Avec Amuri Kasongo de la RTVH



























