Le Réseau pour les droits de l’homme, (REDHO) alerte sur une situation préoccupante dans les prisons du Grand Nord-Kivu, où les directeurs des établissements pénitentiaires de Beni, Butembo et Lubero font face à des menaces d’arrestation suite au non-paiement des dettes contractées pour nourrir les détenus.
Dans un communiqué publié le 11 octobre 2025, l’ONG-DH déplore l’absence de prise en charge des prisons par l’État congolais depuis le début de l’année, ce qui a contraint les gestionnaires à emprunter des vivres auprès de particuliers et d’entreprises, dans l’espoir que les subventions publiques soient versées à temps.
Selon le REDHO, les prisons de Beni Kangbayi, Butembo Kakwangura et Lubero n’ont reçu aucune subvention de l’État congolais, alors que l’année 2025 touche à sa fin. Pour éviter la famine et sauver la vie des détenus, les responsables ont pris sur eux la décision d’acheter des vivres à crédit, mais les promesses de remboursement par le gouvernement n’ont pas été tenues.
En conséquence, plusieurs fournisseurs, frustrés par les retards de paiement, menacent désormais de poursuivre les directeurs en justice ou de saisir leurs biens personnels.
Le REDHO exprime sa profonde inquiétude face à ces menaces qui, selon lui, risquent non seulement de compromettre la dignité des responsables pénitentiaires, mais aussi de mettre en danger la vie des détenus. L’organisation dénonce un abandon des établissements pénitentiaires du Grand Nord-Kivu par les autorités publiques et appelle à une réaction urgente du ministre d’État, ministre de la Justice, pour régulariser la situation.
Dans son communiqué, le REDHO rappelle que les directeurs de prisons ne devraient pas être tenus personnellement responsables de dettes contractées pour le compte de l’État et souligne l’urgence d’une solution concrète afin d’assurer la continuité de l’alimentation et des soins aux détenus. L’organisation plaide enfin pour un engagement fort du gouvernement congolais afin de rétablir les subventions, protéger les gestionnaires et garantir les droits fondamentaux des personnes incarcérées dans cette partie du pays.
Mbelesi Voyage