Le Bureau d’études et d’impacts environnementaux (BEIE) tire la sonnette d’alarme sur la dégradation rapide des zones de reproduction des poissons dans le lac Édouard, notamment sur les côtes Sud-est et Ouest où se trouvent les pêcheries de Vitshumbi, Kamandi, Taliha et Lunyasenge.
Dans une note d’alerte environnementale du 9 octobre 2025, l’organisation indique que les pratiques de pêche illégales menées par un réseau de pêcheurs clandestins menacent gravement l’équilibre écologique du lac, un site classé RAMSAR et partie intégrante du Parc national des Virunga (PNVi). Ces activités destructrices mettent en péril la survie des espèces aquatiques et compromettent les moyens de subsistance de plus de 50 000 ménages dépendant directement de la pêche.
Le BEIE dénonce ce qu’il qualifie de « crime environnemental », rappelant que les principaux bénéficiaires des ressources halieutiques sont paradoxalement ceux qui contribuent à leur destruction. L’organisation souligne également les conséquences écologiques de la surpêche : perturbation du cycle du carbone, affaiblissement des services écosystémiques et augmentation du dioxyde de carbone dans la zone.
« Nous assistons à une destruction silencieuse, mais dramatique de notre patrimoine naturel. Le lac Édouard, autrefois source de vie et de prospérité pour les communautés riveraines, devient aujourd’hui le théâtre d’une exploitation anarchique et sans conscience. Les filets interdits, la pêche dans les zones de reproduction et l’absence de contrôle rigoureux compromettent non seulement la biodiversité, mais aussi l’avenir de milliers de familles qui tirent leur survie de ces eaux. Si rien n’est fait, le lac perdra sa capacité à nourrir et à réguler l’écosystème régional », alerte le BEIE dans sa note.
L’appel du BEIE vise à responsabiliser les communautés de pêcheurs et à encourager une gestion durable des ressources du lac Édouard, essentielle pour préserver l’environnement, lutter contre la pauvreté et soutenir la sécurité alimentaire des populations locales.
Ce rapport du BEIE corrobore avec des alertes de plusieurs acteurs environnementaux dans ces différentes pêcheries. Ils indiquent que depuis l’avènement de la guerre et l’occupation de la quasi-totalité de ces pêcheries par les rebelles de l’AFC-M23, la réglementation de la pêche n’est plus assurée. Le nombre des pêcheurs clandestins a augmenté, détruisant d’avantages cette réserve naturelle.
La rédaction