Au moins 60 000 enfants de militaires vivent actuellement dans des conditions difficiles dans la ville de Beni, chef-lieu provisoire du Nord-Kivu. Cette alerte est lancée par l’Association des enfants des soldats au front pour la paix (ASESOFP) dans un rapport publié le 2 juin dernier à Beni.
Selon l’association, la majorité de ces enfants en âge scolaire ne fréquentent pas l’école, faute de moyens financiers. Beaucoup passent leurs journées à mendier dans les rues de la ville.
« Sur le plan éducatif, nous avons constaté qu’à Beni, plus de 50 % des enfants de militaires ne sont pas scolarisés. Cette situation est la conséquence des déplacements intempestifs suite à la guerre. De plus, beaucoup vivent loin de leurs parents, déployés au front. On voit ainsi des enfants de 8 à 9 ans errer dans la ville », explique Serge Masimango Liwela, coordonnateur de l’ASESOFP.
Il précise que cette privation d’éducation expose ces enfants à de nombreux risques, notamment l’enrôlement dans des groupes armés.
« Cette situation les expose à plusieurs dangers. Par exemple, ils peuvent être victimes d’accidents en errant dans la ville, ou être enlevés par des personnes mal intentionnées. Mais surtout, ils font face à un risque élevé de recrutement dans les groupes armés », déplore-t-il.
Serge Masimango Liwela appelle les autorités congolaises à prendre en charge tous les enfants des militaires engagés au front pour la paix au Nord-Kivu.
Gloire Kamandi