Dans la ville de Butembo (Nord-Kivu), l’Institut Notre Dame de l’Assomption fait de l’éducation inclusive son cheval de bataille. Réputé localement comme une “ecole des sourds”, cet établissement scolaire mise sur l’apprentissage de la langue des signes. Apprenants entendants et malentendants, tous sont initiés à cette langue.
Selon madame Kavira Marie-Claire, préfet de cet institut, l’horaire des cours prévoit chaque semaine, une heure consacrée à l’apprentissage de cette langue, très peu valorisée.
“Comme nous organisons une éducation inclusive, les entendants et les sourds-muets étudient ensemble. Dans un premier temps nous avons pris une heure dans l’horaire de toutes les classes pour l’apprentissage de la langue des signes. Tous les enseignants dispensent les cours en orale et en langue des signes”, a-t-elle déclaré.
Néanmoins, elle reconnaît que l’apprentissage de cette langue des signes n’est pas du tout aisé, surtout pour les élèves entendants. Marie-Claire affirme qu’ils éprouvent des difficultés à mémoriser les gestes (signes) de cette communication visuelle.
“La langue des signes comme toute autre langue présente toujours des difficultés lors de l’apprentissage. Le premier problème ce que l’on passe que la langue des signe est tellement compliquée. On apprend la langue des signes, mais si les jours passent sans que les apprenants fassent la pratique, ils arrivent à l’oublier. Pour retenir cette langue, il faut toujours se rapprocher des sourds soit se constituer en groupe et faire de la langue des signe une deuxième langue de communication”, a-t-elle expliqué.
Malgré ces quelques difficultés, bon nombre d’apprenants entendants affirment qu’ils maîtrisent petit à petit la langue des signes. Ils n’approuvent plus des difficultés au moment d’échanger avec leurs condisciples sourds-muets.
“J’ai déjà maîtrisé la langue des signes. Je parle aisément avec mes condisciples sourds-muets”, témoigne Kasoki Vyambwera Lydia, élève de 8ème année à l’Institut Notre Dame de l’Assomption.
L’Institut Notre Dame de l’Assomption encadre les élèves entendants et les sourds-muets. Les enseignements sont organisés en deux langues : l’orale et celle de signes.
Madame Marie-Claire, préfet de cette école secondaire exhorte toute la population à s’approprier cette langue. Elle révèle que des plaidoyers sont en cours afin d’obtenir la reconnaissance de la langue des signes comme cinquième langue nationale en République démocratique du Congo.
“Avec le ministère des personnes vivant avec handicap, nous exploitons actuellement une loi organique (loi organique N°22/003 du 3 mai 2022, ndlr) dans laquelle on veut faire le plaidoyer pour que cette langue devienne la cinquième langue nationale”, a-t-elle ajouté.
À ses debuts (2013-2014), l’Institut Notre Dame de l’Assomption n’encadrait que les sourds-muets. Quelques années après, les responsables de cette école ont opté pour l’organisation d’une éducation inclusive. Cet établissement scolaire se situe dans la cellule Londo, au quartier de L’évêché, dans la commune de Bulengera, en ville de Butembo.
Didy Vitava




























